Rejets d'abattoir des viandes rouges de la ville d'El Jadida : Caractérisation, impact sur la qualité du milieu marin récepteur et essai de valorisation en aliment animale

Abstract

Une caractérisation physico-chimique et microbiologique des déchets et effluents issus de l’abattoir des viandes rouges de la ville d’El Jadida (Maroc), a été réalisée durant la période Janvier – Décembre 2001. La caractérisation physico-chimique montre une grande charge en matière organique (DCO = 170 g d’O₂/l), en azote total (8,4 g/100gMS). La caractérisation microbiologique montre une forte contamination par les coliformes féaux (7. 10⁸ ufc/ml), par les streptocoques (5.10⁸ ufc/ml), par les levures (8.10³ ufc/ml) et par les parasites (24 œufs/l et 0 à 10 vers/l). Vu la proximité de cet abattoir de la mer les effluents de ce dernier y sont rejetés directement sans le moindre traitement. L’étude d’impact de ces rejets montre une forte contamination de l’eau de mer, des sédiments et des coquillages au voisinage du collecteur de l’abattoir. La survie des bactéries potentiellement pathogènes issues de ces rejets a été étudiée au laboratoire et dans le milieu marin, en utilisant les chambres de diffusion. Les résultats de l’action des facteurs physico-chimiques du milieu marin ont montré que les Streptocoques et les Staphylocoques sont plus affectés par les facteurs de stress (salinité, lumière, température) que E. coli et C. perfringens ; l’autre part l’utilisation de la technique de comptage direct par DAPI, montre que les cellules bactériennes ne sont pas éliminées par ces facteurs de stress mais celles-ci entrent en état de dormance et conservent leur potentiel pathogène qui peut se manifester une fois réinjectées en contact avec l’homme ou l’animal. Afin de réduite l’effet polluant du rejet d’abattoir, des essais de stabilisation du mélange sang contenu stomacal par un procédé biologique utilisant la fermentation par Lactobacillus plantarum WHE 92 ont été réalisés. Cette souche, acidogène et bactériocinogène, a été cultivée sur le rejet liquide d’abattoir additionné de mélasse de betterave et d’acide lactique. Le bioprocédé appliqué a permis la stabilisation microbiologique du rejet en 6 à 7 jours. Les numérations bactériennes incluant les flores d’altération et d’intérêt hygiénique ont révélé des nivaux de contamination inférieurs à 1 ufc/ml. Les teneurs en protéines et en acides aminés du produit fini stabilisé montrent son aptitude à une utilisation en alimentation animale. Des essais de valorisation du biostabilisat en alimentation ont été effectués sur des rats. L’analyse statistique a révélé qu’il n’y a pas de différences significatives entre la qualité nutritionnelle du biostabilisat et celles d’un aliment commercial composé à base de farine de poisson.