Contribution à l'étude hydrogéologique et hydrochimique des aquifères côtiers d'Amsa et de Bou Ahmed ( Maroc Nord Occidental)

Abstract

Les aquifères d’Amsa et de Bou Ahmed, étendus respectivement sur une superficie de 3,5 km² et 11 km², se localisent dans la partie septentrionale du Maroc. Ils sont constitués par une couche d’alluvion formée par des galets, graviers et sables, surmontant un niveau semi-perméable (argiles sableuses ou marnes sableuses). La région d’étude est sous l’influence d’un climat méditerranéen. L’alimentation des systèmes est régie principalement par les précipitations, l’infiltration des eaux d’irrigation et les apports latéraux occultes ; alors que les décharges se font par l’évapotranspiration et les prélèvements à des fins alimentaires et agricoles. Les deux nappes étudiées sont de type radial à filets convergents. L’écoulement des eaux se fait généralement de sud-ouest vers le nord-est, suivant la direction de l’oued. L’étude de la géométrie de l’aquifère de Bou Ahmed permet de mettre en évidence l’existence d’une cuvette au centre de la nappe. En effet, le comblement alluvial est maximal à ce niveau ; la diminution de son épaisseur entraîne une augmentation de la pression, permettant ainsi à l’eau de jaillir au-dessus de niveau du sol. Les analyses chimiques es eaux de la nappe d’Amsa permettent de définir deux types d’eaux, très minéralisées, localisées au NE de la nappe, près de la côte méditerranéenne, et des eaux à faibles minéralisation, réparties sur le reste de la plaine. Ces résultats nous ont permis de penser qu’il y a un début d’une invasion marine. Les analyses chimiques des eaux de la nappe de Bou Ahmed permettent, aussi, de définir deux types d’eaux : eaux très minéralisées, localisées au SE de la nappe, et eaux à faible minéralisation, réparties sur le reste de la plaine. L’enrichissement en isotopes dans la partie NE de la nappe d’Amsa est expliqué par une intrusion marine, alors que dans la partie SE de la nappe de Bou Ahmed est expliqué le fait que l’oxygène 18 provient de CO₂ mantellique. La qualité des eaux de ces deux nappes est globalement bonne, à l’exception de certains points d’eau, très minéralisés. La cartographie de la vulnérabilité est basée sur les deux méthodes GOD et DRASTIC. Ainsi, dans les deux nappes Amsa et Bou Ahmed, presque toute la surface de la plaine est dominée par une vulnérabilité forte à extrême, suivant la méthode GOD ; et par une vulnérabilité modérée à forte, suivant la méthode DRASTIC.