Étude des granitoïdes du protérozoïque supérieur du massif d’Ida ou Illoun (Siroua S.W, anti-Atlas central, Maroc) : pétrographie, géochimie, typologie des zircons et sites géodynamiques.

Abstract

La zone d’Ida Ou Illoun fait partie du massif précambrien du Siroua, elle est située sur le rebord septentrional du Crâton Ouest africain et jalonnée à cet endroit par l’accident majeur de l’Anti-Atlas. La cartographie détaillée du massif nous a permis de dégager deux grands ensembles : il s’agit respectivement des formations du PII inférieur et du PII supérieur. - PII inférieur : il se distingue par l’association des serpentinites, des amphibolites et des quartzites, qui constituent des lambeaux d’un assemblage ophiolitique correspondant au prolongement Ouest de l’ophiolite de Khzama (NE Siroua). -PII supérieur : il est formé essentiellement par des formations volcano-sédimentaires aux quelles est associé un plutonisme diversifié. Les formations volcano-sédimentaires affleurent largement dans le SW et au nord du massif d’Ida Ou Illoun sous forme de bandes orientées généralement NE-SW, formés essentiellement par des conglomérats polygéniques, des grès feldspathiques fins ou grossiers et par des basaltes et des andésites porphyriques et aphyriques. L’étude pétrographique des plutonites a permis de mettre en évidence six faciès qui s’échelonnent des gabbros, diorites aux leucogranites. Ainsi les relations mutuelles entre mes différents phases minérales et la distribution des roches correspondants dans le diagramme de Q-A-P de Streckeisen ont permet de mettre en évidence l’existence de deux lignées magmatiques : l’une tonalitique et l’autre granodioritique. Les roches associées à ces plutonites sont représentées par des enclaves dont l’origine peut être soit de l’encaissant (xénolites) soit d’un magma basique. L’étude du mélange magmatique nous a permis de mettre en évidence les différents types d’interactions et d’échanges qui ont eu lieu entre un magma basique (représentées par le pole diorite) et un autre acide (représentés par le pole granodiorite et monzogranite). Ces interactions conduisent à l’apparition de faciès hybride de nature généralement granodioritique et aussi à la formation des enclaves basiques prises à l’état visqueux. Postérieurement à cette phase plutonique, la zone d’Ida OU Illoun est intrudée par un cortège filonien représenté aussi bien par les filons acides (micromonzogranites, aplite et rhyolite) que par des filons basiques (diorite, microdiorites et diabase quartzique). L’analyse des résultats fournis par les éléments majeurs et traces montre que l’ensemble des faciès forment une seule calco-alcaline à tendance potassique. L’allure des spectres des terres rares depuis les diorites jusqu’aux termes les plus différenciés (leucogranites) traduit le cogènètisme entre les différents faciès de cette suite. Cette étude géochimique (éléments majeurs, traces et REE) a permis d’attribuer un caractère orogénique à l’ensemble du magmatisme plutonique du massif d’Ida Ou Illoun. Il est interprété comme étant un magmatisme calco-alcalin à tendance potassique d’âge PII supérieur lié à une zone de subduction. La typologie de Zircon nous a permis de définir deux ensembles de populations nettement distincts correspondant à deux associations magmatiques différentes une calco-alcaline et l’autre sub-alcaline de fin de différenciation des associations calco-alcaline à tendance potassique tardi-orogénique.