Traitement des eaux usées par lagunage anaérobie et aérobie facultatif à Marrakech : Etude bactériologique quantitative et qualitative ; antibiorésistance des bactéries d’intérêt sanitaire

Abstract

Dans le présent travail nous avons étudié l’aspect bactériologique du traitement des eaux usées par lagunage anaérobie facultatif sous climat aride. Le système d’épuration est composé de deux bassins (0,25 ha chacun) montés en série et alimenté par des eaux usées urbaines brutes avec un débit moyen d’environ 4,4 l/sec. La hauteur de l’eau dans le premier bassin est de 2,3m (bassin de type anaérobie) ; elle est de 1,6 m pour le second (bassin type mixte). Le temps de séjour moyen des eaux usées dans les deux bassins est d’environ 22 jours. La première partie de ce travail nous a permis de montrer un abattement statistiquement significatif des coliformes fécaux er des Aeromonas. Cet abattement est maximal en périodes chaudes. Par une étude qualitative nous avons montré qu’il n’y a pas de changement dans la composition taxonomique des coliformes fécaux à travers les deux bassins de lagunage. Pour ce qui est du genre Aeromonas, A. caviae est l’espèce la plus sensible à ce procédé d’épuration alors qu’A.sobria semble être la plus résistante. La deuxième partie de ce travail a été consacrée à l’étude de l’antibiorésistance des coliformes fécaux, des Aeromonas et de Vibrio cholerae non O1. Cette étude nous a permis de montrer que les souches d’Aeromonas sont plus résistantes que les souches de coliformes fécaux elles mêmes plus résistantes que les souches de Vibrio cholerae non O1. L’évolution de l’antibiorésistance de chaque groupe bactérien dans les bassins de lagunage ne varie pas significativement de l’entrée à la sortie du système à l’exception des souches d’Aeromonas qui montrent un taux de résistance globale plus faible pendant les périodes chaudes en particulier à la sortie du système épurateur. Cette diminution de l’antibiorésistance des souches d’Aeromonas est principalement due à une forte dominance de l’espèce A. sorbia, l’espèce la moins résistante aux antibiotiques au sein du genre Aeromonas. Dans la dernière partie de ce travail nous avons montré que la majorité des bactéries de lagunage possèdent des plasmides qui codent pour la résistance aux antibiotiques et sont capables de transférer et/ou de recevoir des plasmides.