Le Senonien du Bassin d’Essaouira (Atlas atlantique, Maroc) : stratigraphie, sédimentologie et micropaléontologie

Abstract

Le présent travail consiste en une étude stratigraphique, sédimentologique, micropaléontologie et géodynamique du Sénonien du Bassin d’Essaouira. L’analyse lithostratigraphique de la série sénonienne dans cette région nous a permis de mettre en évidence de deux formations : la formation d’Anou n’Feg et celle d’ait Abbes, surmontées par la série phosphatée. Leur attribution respectivement au Coniacien-Santonien basal, Santonien et Maestrichtien a été basée sur une faune de foraminifères, d’Ostracodes, d’Echinodermes et d’Ammonites. L’analyse sédimentologique des différents faciès rencontrés nous a permis de mettre en évidence les paléoenvironnements sédimentaires sénoniens. Ces derniers d’échelonnent sur une plate forme qui s’étend depuis le domaine de Sebkha à l’Est jusqu’au domaine infralittoral externe à l’Ouest. Ce dernier caractérise essentiellement le sommet de la formation d’Ait Abbes et la base de la série phosphatée (Maestrichtien) dans la région de Neknafa. Sur la base des concepts de la stratigraphie séquentielle nous avons pu découper la série analysée en neuf séquences de dépôt. Les deux premières constituent la formation d’Anou N’Feg, les quatre suivantes appartiennent à la formation d’Ait Abbes et les trois dernières caractérisent la série phosphatée maestrichtienne. Les variations et les inversions d’épaisseurs nous ont permis de mettre en évidence le contrôle tectonique de la sédimentologie ; par la création des zones subsidentes et d’autres à faible taux de sédimentation (Exhaussées) avec : -l’évolution géodynamique de la formation d’Anou N’Feg montre l’installation d’une plate forme avec trois aires subsidentes (Imi N’Tanout-Imil’Ain, Tigignit-Tinine Ida ou Zemzem et secteur de Neknafa), délimitées par au moins deux seuils à faible taux de sédimentation (secteurs de Bou-Amsa-Tarselt et d’Ait Zelten) ; -lors de la mise en place de la formation d’Ait Abbes, les traits majeurs de la paléogéographie précédente persistent, avec une augmentation du taux de subsidence dans l’ensemble du secteur d’étude ; -la série phosphatée témoigne de l’estompement de la subsidence de l’Est vers l’Ouest. La paléogéographie relative se résume en un large seuil qui occupait presque la moitié orientale du secteur. Celle-ci est juxtaposée à une aire relativement subsidente vers l’Ouest.