Etat hydrique et cytophysiologique du nucléole et des corps nucléaires dans le méristème du Bourgeon cotyledonaire se poids durant le cycle cellulaire

Abstract

Le problème abordé est celui des relations entre l’évolution du nucléole et des corps nucléaires et la reprise du cycle cellulaire au sein du méristème de bourgeons réactivés par décapitation du plant. L’expérimentation porte sur le bourgeon cotylédonaire de jeunes plants de pois (Pisum sativum, var.nain hatif d’Annonay) âgés de 12 jours. A ce stade les bourgeons cotylédonaires, complètement inhibés, possèdent 2 à 3 ébauches foliaires protégeant un méristème qui présente l’avantage de contenir des noyaux synchrones, tous regroupés en phase G₀₋₁ du cycle cellulaire, à l’état de 2 C. L’étude a été focalisée sur les 24 premières heures qui suivent la décapitation, période précédant les premières mitoses et pendant laquelle la seule manifestation macroscopique de réactivation est un allongement du bourgeon par la base. Elle a été réalisée soit en condition normale, soit en présence d’inhibiteurs de la transcription ou de la protéosynthèse. Nucléole et corps nucléaires ont été observés par les méthodes de la cytologie ultrastructurale, de la cytochimie et de l’immunocytochimie. Les résultats montrent que dans les noyaux au stade G₀₋₁, les nucléoles inactifs se présentent sous la forme d’une sphère creuse entièrement fibrillaire. Sur la bordure nucléoplasmique, le nucléole est flanqué de deux types de corps nucléaires, les NAB (corps associés au nucléole) et les DB (corps denses). L’entrée en phase S (6éme heure) est précédée par une reprise précoce (3-6 h) de la transcription et de la maturation des ARN préribosomique, vraisemblablement permises par un changement de configuration des amas condensées d’ADN ribosomique intranucléolaire. En même temps, on observe une régression des NAB témoignant probablement d’un transfert vers le nucléoplasme des facteurs de maturation. Douze heures après la décapitation, une nouvelle synthèse de ribonucléoprotéines se produit. L’examen de l’impact d’inhibiteurs spécifiques des synthèses d’ARN et de protéines sur l’architecture nucléaire a permis de différentier l’état G₁ de l’état G₀₋₁ par l’édification précoce de particules préribosomales et la redistribution des protéines argyrophiles des organisateurs nucléolaires. La mesure des teneurs en eau du bourgeon en G₀₋₁ et en cours de réactivation et celle des potentiels hydriques a montré qu’un balance hydrique régit les états non cyclant-cyclant.