Les arthropodes liés à des conifères autochtones des Atlas marocains : Biologie, distribution des principaux ravageurs des cônes et des graines et impact sur la régération naturelle

Abstract

Le présent travail sur les arthropodes liés aux conifères autochtones des moyens et haut Atlas, apporte un éclairage nouveau sur les insectes susceptibles d’affecter la régénération des essences de conifères autochtones au Maroc. Les résultats sur le complexe lié aux gaibules et aux graines du Thurifère rassemblent 17 espèces, pour certaines nouvelles pour la science ou pour le Maroc. Au sein de ce complexe, six espèces phytophages principales ont été identifiées. Les relations entretenues par chacune des espèces avec l’hôte ont été dégagées. Des informations concernant la biologie, le cycle évolutif et la répartition géographique ont été données. Ensuite, une étroite coïncidence phénologique entre les différentes phases de développement du galbule et l’attaque spécifique des ravageurs a été éclairement définie. Le taux d’attaque augmente du bas vers le haut de l’arbre, mais l’orientation du galbule sur l’arbre ne semble pas avoir une influence sur l’attaque. Les fluctuations annuelles du taux d’attaque sont nettement corrélées aux variations annuelles de l’abondance des galbules. Des différences annuelles du taux d’attaque sont ravageurs, ont été observées entres les divers sites au moyen et haut Atlas. A l’aide d’une analyse hiérarchique quatre groupes des sites étudiés dans le moyen et le haut Atlas, ont été définis. A Tizrag (haut Atlas occidental), l’impact des ravageurs sur les potentialités de régénération naturelle a été évalué. Une diminution de 86,2% du nombre de graines susceptibles de germer a été constatée. En outre, une analyse menée sur la même essence en France et Espagne a montré que c’est au Maroc que l’impact des ravageurs est significativement le plus important. Sur le Cyprès de l’Atlas, le complexe d’arthropodes liés aux cônes et aux graines regroupe neuf espèces dont certaines sont nouvelles pour la Science ou le Maroc. De plus, de même que chez le Thurifère, le Cyprès de l’Atlas, présente une synchronisation entre le développement du cône et l’attaque des ravageurs ce qui traduit une valeur adaptative des exploitants. Au sein de ce complexe, les chalcidiens constituent un modèle d’études sans équivalent. Outre la stratégie d’attaque des Megastigmus sur les cônes, une analyse ayant porté sur la qualité sanitaire des graines a révélé que les insectes (notamment Orsillus et Megastigmus) étaient responsables de la diminution de la qualité sanitaire des graines. Concernant les autres conifères, Juniperus oxycedrus, J. phoenicea, Tetraclinis articulata et Pins halepensis, des informations nouvelles sur la composition faunistique des différents complexes, et l’impact des ravageurs sur le potentiel en graines de ces essences dans le haut Atlas occidental ont été fournies. Cependant, il est à souligner qu’au sein de chaque complexe entomologique se distingue un noyau de base composé de ravageurs polyphages capables de s’attaquer à plusieurs essences. En revanche, d’autres espèces sont plus spécialisées dans l’exploitation des cônes et des graines.