Toxicité létale et bioaccumulation au zinc respectivement chez deux macroinvertébrés d’eau douce : Gammarus gauthieri (crustacé amphipode) et Dreissena polymorpha (bivalve)

Abstract

Gammarus gauthieri est un microcrustacé d’eau douce très répandu dans le moyen atlas. Cet amphipode montre une grande sensibilité au Zinc avec une variation saisionnière et stationnelle. La CL50 (24h) chez la population d’Ifran est de 2,15mg Zn/1 et 1,54 mg Zn/1 respectivement au printemps et en été. Tandis que la CL50 (24h) au printemps chez la population d’Amrass est de 2,24 mg Zn/1. Les facteurs abiotiques modifient énormément la toxicité létale du Zinc. La complexation de ce métal par l’EDTA annule sa toxicité. La sensibilité de Gammarus au Zinc est légèrement réduite en diminuant la température du milieu de 20 à 12°C ou en pré-exposant les gammares à une concentration sublétale de Zinc. Par contre en présence du fer, le Zinc agit d’une manière plus qu’additive (synergisme). L’ordre décroissant de la toxicité métallique chez Gammarus est le suivant : Cu>Cr>Zn>Fe>Mn. Les résultats de la toxicité létale des polluants métalliques et organiques, des effluents industriels et des extraits des sédiments montrent que Gammarus est plus sensible que Daphnia magna. L’utilité écotoxicologique du test « gammarus gauthieri » est discutée. Dreissena polymorpha est un bivalve très répandu dans les cours d’eau douce européens, il est utilisé comme bioindicateur de la pollution métallique. Dans ce travail, nous avons vérifié sa capacité bioaccumulatrice du Zinc. Une variation saisonnière de la cinétique d’accumulation de ce métal a été mise en évidence. Les facteurs abiotiques (EDTA, température avec le plomb) et la présence de la nourriture algale modifie significativement cette cinétique d’absorption directe du Zinc. L’organotropisme de cette absorption métallique est le suivant : Byssus >> Manteau > Branchies > Partie totale > Reste de la masse viscérale. Les analyses polarographiques ont permis de mettre en évidence la présence de protéines de type métallothionéines chez les moules témoins et contaminées. Chez ces dernières, le Zinc n’a pas d’effet significatif sur les teneurs de ces protéines. Les conditions d’utilisation de ce bivalve comme bioindicateur de la pollution métallique sont discutées.