Les vertébrés permiens et triasiques d’Afrique du Nord avec une description ne nouveaux Parareptiles Preiasaures (Amniota, Parareptila, Pareiasauria) du Premien du Maroc

Abstract

Une révision de la faune de Vertébrés du Permien et du Trias d’Afrique du Nord (bassin d’Argana, Permien et Trias continentaux, Haut Atlas occidental, Maroc ; série de Zarzaitine, Trias continental, Sud-Est algérien et Jbel Rehach, Trias marin, Tunisie) a été effectuée sur la base d’un matériel en partie inédit des collections du Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris (missions Dutuit au Maroc, missions de Lapparent et Busson an Algérie et missions de Lapparent en Tunisie). Cette révision a porté essentiellement sur des Poissons (Actinopterygii Dipnoi et Actinisia), des Amphibiens Nectridiens (Diplocaulidae) et Temnospondyles (Capitosauridae, Brachyopoidea, Metoposauridae et Almasauridae) et des Aminotes Thérapsides (Dicynodontia), Parareptiles (Pareiasauria) et Eureptiles Captorthinidae, Sauropterygia (Placodonta et Nothosauridae) et Archosauromorpha (Prolacertiformes, Rauisuchia, Parasuchia, Aetosauria et Dinosauria). Parmi les Amphibiens, j’ai mis en évidence la présence probable dans le Trias algérien d’un Capitosauridae proche du genre Mastodonsaurus. Parmi les Aminotes, j’ai mis en évidence la présence dans le Permien marocain de Captorhinidae dont un Moradisaurinae et deux Parareptiles Pareiassauria : une forme nouvelle et une attribuée à un Pareiasauria indet. Les Carptorhinidae et les Pareiasaures forment deux groupes d’Aminotes à large répartition géographique au Permien, mais signalés ici pour la première fois en Afrique du Nord. Les Carptorhinidae Moradisaurinae et les Pareiasaures font partie des premiers Tétrapodes herbivores. Outre leur importance stratigraphique, leur présence, pour la première signalée en Afrique du Nord, est importante pour les études sur la distribution biogéographique des faunes terrestres au cours du Permien et pour les recherches sur l’évolution des écosystèmes terrestres. La recherche de la position phylogénétique et systématique du Pareiasaure nouveau a conduit à la reconsidération de tous les caractères cités pour les Parareptilia et les Procolophonomorpha (groupe plus restreint dans lequel sont classés les Pareiasaures). Le Pareiasaure nouveau d’Argana est une forme hautement dérivée. Il s’agit d’un genre et espèce nouveau qui se distingue de tous les autres Pareiasaures par dix autapomorphies. L’analyse phylogénétique a montré qu’il est proche des formes européennes, Elginia mirabilis (Permien terminal, Ecosse) et le Pareiasaure du Kupferschiefer (Permien terminal, Allemagne), et qu’il est étroitement apparenté à Elginia avec laquelle il partage deux synapomorphies (la nature de l’ornementation du crâne et le grand développement de l’os surnuméraire excluant le post-pariétal du rebord du toit cranien). Le deuxième Pareiasaure est représenté par des restes post-craniens. Ces restes trop fragmentaires pour être attribués à un Pareiasaure déjà connu ou à nouveau taxon, montrent néanmoins assez de différences pour être distingués du Pareiasaure nouveau d’Argana. La synthèse sur cette faune nord-africaine a permis de reconnaître quatre assemblages de vertébrés continentaux chronologiquement et taxonomiquement distincts. Ces ensembles ont été datés du Premien supérieur (Tatarien, Membre Tourbihine, Bassin d’Argana, Maroc), du Trias inférieur à moyen (Spathien à Ladinien, partie inférieure de la Série de Zarzitine, Algérie) et Trias supérieur (Carnien inférieur, Membre Irohalène, Maroc ; Carnien supérieur, partie supérieure de la Série de Zarzaitine). Les vertébrés marins du Jbel Rehach (Tunisie) suggèrent un âge Muchelkalk supérieur (Anisien supérieur à Ladinien inférieur)