Caractérisation physico-chimique et modélisation de l’état de la pollution du milieu récepteur (sol-végétaux, ressources en eaux) par les eaux usées, les lixiviats et des déchets solides au niveau de la région de l’oriental

Abstract

L’inventaire des sites de pollution au niveau de la région de l’oriental, a montré que les sources de pollution sont essentiellement d’origine domestique : des décharges situées sur des sous-sols fragiles, voire même au sein des cours d’eau (Oued cherâa). En outre les eaux usées domestiques sont épandus au niveau de grandes surfaces agricoles ou au niveau des cours d’eaux les plus vulnérables : Oued Za, Oued cherâa et Oued Isly. L’étude menée au niveau de la ville d’Oujda, concernant les caractéristiques physico-chimiques des différentes sources de pollution (conductivité, MES, BDO, DCO, différentes formes d’Azote et métaux lourds) supérieur à celui des autres sources (eaux usées domestiques et industrielles). Ces différentes sources de pollution sont à l’origine de la contamination de la nappe phréatique des Angad au niveau de la zone d’épandage. Concernant le volet éco toxicologique réalisé sur les eaux usées domestiques de la région de l’oriental (Oujda, Berkane et Taourirt), il a montré que ces eaux usées ont une faible teneur en métaux lourds ne dépassant pas les concentrations recommandées par la FAO pour les eaux d’irrigation. Cependant les boues domestiques drainées par ces eaux usées dont à l’origine de la contamination du sol ou des végétaux du champ d’épandage par les métaux lourds (Cd,Cu,Ni,Pb et Zn) au niveau de la ville d’Oujda. Des essais de lixiviation et d’adsorption de métaux lourds (Cd,Cu,Ni,Pb et Zn) sur des substrats organiques et quatre classes de sols de l’environnement pédologique de la ville d’Oujda, ont montré que ces substrats sont de véritables matrices de piégeage de métaux lourds. Ce qui montre qu’au niveau de la décharge les métaux lourds issus des lixiviats sont adsorbés aussi bien par le sol que par la matière organique (compost) issue de la dégradation des déchets solides. Un essai pilote de réutilisation de compost comme substrat de culture a été mené dans le but d’une valorisation an agriculture. Les résultats des caractéristiques physiques et chimiques des quatre composts à base d’ordures ménagères (C1, C2, C3 et C4) suggèrent que seuls les composts d’Oujda (C1 et C3) ont rassemblé toutes les caractéristiques favorables à la germination et à la croissance des quatre espèces maraîchères (tomate, poivron, oignon et laitue). L’utilisation du compost C1 a assuré aux plantes maraîchères une exportation importante en azote, phosphore, potassium, sodium, calcium et oligo-éléments (Cu, Fe et Zn) ; aucune bioaccumulation des autres métaux (Cd, Ni et Bp) n’a été décelée. Les composts d’Oujda C2 et d’Agadir C4 demeurent presque inutilisables comme substrat de culture, à cause de leur salinité élevée. En outre les composts C3 et C4 sont riches en métaux lourds (Cu,Cd,Ni, pb et Zn) ; ce qui s’est traduit par une bioaccumulation importante de ces métaux dans les différents organes de la laitue ; la salinité et les métaux lourds sont les deux handicaps majeurs de la réutilisation du compost en agriculture. La méthode MERISE nous a permis de proposer un modèle pour la gestion du milieu récepteur dans ses quatre composantes (sol, végétal, nappe et fleuve) : un modèle conceptuel de données et un modèle conceptuel de traitement. Ces deux modèles seront à la base de la construction d’un système d’information autour d’une base de données informatisées. Ce système d’information sera géré par une agence de l’environnement de l’oriental, qui effectuera des travaux de prévention de transfert des sites de pollution et le choix des procédés de traitement de la pollution.