Contribution à l'étude hydrogéologique de la plaine des Triffa : Salinisation et Modélisation

Abstract

La surexploitation des eaux de la nappe phréatique et la dernière décennie de sécheresse ont abouti à une dégradation de la qualité chimique des eaux souterraines de la plaine. La plaine des Triffa dont la forme d'une cuvette est caractérisée par un climat semi-aride de type Méditerranéen, les précipitations sont irrégulières au cour des années et varient du nord (340mm/an) au sud (270mm/an). L'analyse des données géologiques et hydrogéologiques montre que la plaine est formée de deux unités hydrogéologiques: - l'unité 1, située au sud de la plaine, est marquée par la dominance des formations carbonatées d'âge secondaire constituant le réservoir potentiel dans la partie sud de la plaine. C’est une nappe profonde à comportement artésien et dont la transmissivité est de l'ordre de 2.7 10-2 à 5.1 10-3 m2/s. La nappe phréatique est limitée à des dépôts de cônes de déjection au pied des Béni-snassen. - L'unité 2, située entre les collines de oulad Mansour et Déni-sidi Mimoune, occupe les 3/4 de la plaine. La nappe phréatique constitue le seule réservoir important de cette zone. L'unité 2 est formée de deux domaines séparés par la flexure de Hassi Smia: au nord de réservoir est constitué par des calcaires marneux lacustres caractérisés par une mauvaise perméabilité la transmissivité est de l'ordre de 10-4 à 3 10-5 m2/s, au sud de la flexure, le réservoir est formé par la superposition des calcaires marneux lacustres et des limons rouges à dragées de calcaires. Ces limons constituent un bon réservoir dont la transmissivité varie de 1 à 9 10-2 m2/s et le coefficient d'emmagasinement est de l'ordre de 1 à 8 10-2. la compilation des données de résistivité électriques montre une forte salinisation au nord de la plaine des Triffa, elle varie entre 1.8 et 10g/l. Les profils de résistivité de l'eau dressés au nord de la flexure relèvent une stratification de la salinisation. Cette dernière augmente du haut vers le bas et du Sud vers le Nord. L'application de la méthode de Stuyfzand nous a permis de suivre l'évolution spatio-temporelle de la salinisation. Les coupes hydro chimiques confirment l'importance de la salinisation au Nord de la flexure. La simulation de l'évolution de la salinisation en fonction des taux de pompage et de la variation climatique a permis de mettre en évidence la menace de la remontée et l'extension des eaux saumâtres dans la partie nord de la plaine.