Etude des interactions intra-spécifiques et inter-spécifiques chez l'espèce Planorbarius metidjensis

Abstract

L'espèce Planorbarius metidjensis, vecteur de Bilharziose bovine, est soupçonnée d'être un réservoir à virus potentiel pouvant héberger naturellement le trématode Schistosoma hoematohium. cette espèce adaptée à différents biotopes,, montre une adaptation particulière dans les sites de montagne des Beni-Snassen. Son cycle dynamique est caractérisé par un rythme d'apparition réduit à quelques mois de l'année pendant la saison humide; suivi d'une phase d'enfouissement dans la vase avec adoption d'un mode de vie ralentie. Cette adaptation, qui est un choix stratégique pour la pérennité de cette espèce, s'exprime de différentes façons. Tout d'abord, son cycle de développement connait une condensation d'activité avec possibilité de succession d'au moins trois générations par an; avec des cohortes multiples. En plus, dans le cadre d'un contrôle intra spécifiques, exercé par les adultes, sur la croissance et la maturité sexuelle des juvéniles, les individus réactivés après la phase d'estivation conservent leur potentiel de croissance et de reproduction. Les études des interactions interspécifiques, notamment avec l'espèce Physalieacuta d'une part, et Melanopsis praemorsa, d'autre part ont révélé l'existence d'un antagonisme puissant qui s'annonce très favorable pour la planorbe. Les effets sont enregistrés sur la plan de la croissance, de la maturité sexuelle des juvéniles, de la reproduction des adultes et aussi sur l'incubation et l'éclosion des œufs. L'action des physes semble modérée par rapport à celle des Melanopsis car ces derniers agissent en altérant complètement la croissance et l'installation de la maturité sexuelle des juvéniles, ce qui augmente les mortalités à des stades jeunes. L'incubation et l'éclosion des œufs sont également très affectées. Ceci explique en partie la compétition exercée par les Melanopsis vis à vis de beaucoup d'autres espèces Planorbidae dans le milieu naturel. Des études respiromètriques, visant à établir un bilan de l'activité métabolique de repos, montrent que les planorbes sont capables d'amoindrir leur métabolisme de manière progressive avant l'entrée en phase de dormance. Ce phénomène s'avère réversible et par conséquent très utile à la survie des individus concernés. L'aptitude des planorbes à résister pendant la saison sèche sous la vase découle de certaines adaptations anatomiques. La chambre à air sous le manteau est capable de stocker à la fois air et eau dans un même compartiment à interface physique. Ces stocks, effectués avant l'entrée en phase de vie ralentie, constituent une source intarissable d'oxygène et d'eau pour un métabolisme amoindri à des seuils limites. La préparation à la phase de vie ralentie est déclenchée par différents stimuli tels que la raréfaction des substrats alimentaires, l'élévation et la température de l'eau et peut être la concentration de certaines substances d'origine métabolique ou de phéromones élaborées par les adultes dans l'eau.