Etude épidémiologique ( Marqueurs phénotypiques et génotypiques ) et état de sensibilité des Neisseria meningitidis isolées à Casablanca entre 1992 et 2000

Abstract

La caractérisation antigénique et les tests de sensibilité aux antibiotiques sont utilisés pour formuler les recommandations concernant la prophylaxie et pour guider le traitement des infections à Neisseria meningitidis. Dans ce but et dans un 1er temps nous avons étudié 163 souches de N. meningitidis isolées, au laboratoire de microbiologie du CHU Ibn Rochd de Casablanca, entre Janvier 1992 et Septembre 200. Les isolats ont été sérogroupés, sérotypés, soustypés et testés pour leur sensibilité vis-à-vis de 5 antibiotiques. Le sérogroupe B a été le plus fréquemment isolé avec 75,5% suivi du sérogroupe A avec 13,5%. Le phénotype B : 4 : P1. A représenté 74,8% des isolats du sérogroupe B. 7 souches (4,3%) ont montré une sensibilité diminuée à la Pénicilline G, tandis que toutes les souches ont été sensibles à la cefotaxime, chloramphénicol et rifampicine et toutes les souches étaient inhibées par la spiramycine à une concentration de 0,4 mg/l. Dans un 2ème temps nous nous sommes intéressés aux marqueurs génotypiques. Les résultats de la RADP n’ont pas été satisfaisants entre nos mains, ils n’étaient pas reproductibles. Nous avons appliqué 2 autres techniques : PFGE et LST sur une série de souches de N. meningitidis. Entre Septembre 1999 et Août 2002, 58 souches ont été isolées dans notre laboratoire, 48 d’entre elles étaient du sérogroupe B, dont 24 ont été analysées par MLST : ST-33 était le plus fréquent ST retrouvé (10/24 souches) en même temps 8 nouveaux STs ont été décrits. Parmi les 24 souches, 21 appartiennent à 2 complexes électrophorétiques : ST-32 (n=16) et ST-41/44 (n=5). Par ailleurs 13 souches (13-24) ont présenté le même phénotype B : 4 : P1.15 et elles ont été subdivisées en 6 clusters par PFGE (index de similarité : 85%) et 4 STs par MLST. Ces deux techniques de typage génotypique (PFGE et MLST) ont confirmé que les 13 souches analysées et présentant le même phénotype : B : 4 : P1-15 n’appartiennent pas au même clone épidémique. Le MLST est adapté pour des études épidémiologiques à long terme concernant des souches de N. meningitidis d’origine géographique variée. La PFGE semble être adaptée pour la comparaison d’un petit nombre de souches isolées au cours d’une courte période à l’intérieur d’une communauté définie.