Etude de la variabilité du pouvoir pathogène et de la diversité génétique des isolants de Verticillium dahliae Kleb, issus de l'olivier ( Picholine Marocaine ) au Maroc

Abstract

Notre étude porte sur une population naturelle des isolats de Verticillum dahliae Kleb. Issue de l’olivier. Elle s’articule sur (i) l’évaluation des pouvoirs pathogènes sur l’olivier et sur quelques espèces en tant que culture intercalaire à celle de l’olivier, (ii) la caractérisation de la diversité génétique par la compatibilité végétative et les marqueurs RAPD. Une population de 38 isolats a été sélectionnée à partir d’une collection de quelques centaines d’isolats issus des principales régions oléicoles du Maroc ; l’étude des caractéristiques morphologiques et culturales a permis la détermination des conidies et des microsclérotes. Parmi les 38 isolats, 12 ont été soumis aux tests virulence et de pathogéneicité. L’analyse du pouvoir pathogène des isolats sur l’olivier (picholine marocaine) montre que cette variété est très sensible à la verticilliose. La distribution de l’agent pathogène est très hétérogène dans les tissus de l’hôte, d’où les difficultés d’identification. Les isolats de C. dahliae présentent une grande variabilité de virulence et un continium du pouvoir pathogène depuis les plus agressives jusqu’au les moins agressives. Par ailleurs, le pouvoir pathogène des isolats a été testé sur quatre types de culture fréquemment cultivés en association avec l’olivier tomate, aubergine, cotonnier et poivron. Deux espèces, l’aubergine et le cotonnier montrent une grande sensibilité à la verticilliose. L’aubergine est sévèrement attaquée par l’ensemble des isolats. Le cotonnier a réagit différemment entre les isolats issus des régions Sud de ceux issus du Nord. Une tolérance à la verticilliose et observée chez la tomate malgré sa sensibilité vis-à-vis de tous les isolats ont été isolés des racines. Ces cultures semblent diversifier les aptitudes pathogéniques des isolats de V. dahliae. L’étude de la diversité génétique par la comptabilité végétative a montré que les différents phénotypes de mutants nit1, nitM et nit3 et d’autres non caractérisés ont été produits par l’ensemble des isolats de V. dahliae issus de l’olivier. 73% de ces mutants sont régénérés sur milieu WAC et seulement 40% de régénération sur milieu MMC. L’analyse génétique par compatibilité végétative a montré que 47% des isolats appartiennent au groupe VCG4, 32% au groupe VCG2 et 18% n’ont pas été caractérisés. Les isolats appartenant au VCG2 sont reclassés en VCG2A et VCG2B. L’identification de deux groupes VCG seulement montre la capacité d’établir des hybridations parasexuelles chez les isolats de V. dahliae issus de l’olivier et donc l’apparition de nouveaux recombinants. La diversité génétique a été aussi caractérisée par l’analyse de l’ADN génomique de cette population en utilisant la technique RAPd (Randm Amplified Polymorphism DNA). 40 amorces de kit N et kit B ont été testées, seulement 10 amplifiées des séquences d’ADN. Ces amorces (OPN04, N05, N10, N14, N15, N16, N18 et OPB15, B17) ont été classées en trois types selon la nature et le nombre des marqueurs RAPD amplifiés. L’analyse a été portée sur un total de 66 marqueurs RAPD amplifiés et elle a permis : (i) l’identification de 9 groupes au sein de la population d’isolats de V. dahliae, (ii) les liaisons génétiques entre les isolats par leurs affinités phylogénétiques. La population des isolats de V. dahliae issus de l’olivier est très hétérogène, cette hétérogénéité peut être dépendante des localités géographiques. Cette étude suggère une dynamique d’évolution en sous populations chez les isolats de V. dahliae issus de l’olivier.