Etudes écophysiologique et écotoxicologique des macrophytes du littoral d'El Jadida, Maroc : Approche environnementale

Abstract

L’état de salubrité des côtes marocaines en général, et des Doukkala en particulier, a fait l’objet de quelques travaux ayant conclu entre autres, à de nombreux cas pollution de notre littoral en liaison avec des rejets de nature diverse. Notre étude, au-delà du diagnostic, a d’une part, utilisé pour la première fois sur les côtes d’El Jadida une approche scientifique combinée basée sur l’écophysiologie, l’écotoxicologie et la structure spatio-temporelle des peuplements macrophytiques pour bine comprendre l’intérêt de ces végétaux dans le suivi et la préservation de la salubrité du littoral de la région, et d’autre part, tiré une « sérieuse » sonnette d’alarme à propos de la nette dégradation de la ceinture algale de nos côtes, qui constituent une importante ressource économique pour le pays. Ainsi, nos résultats indiquent que seule la station « témoin » SII, présente une richesse spécifique en macrophytes (98 espèces) pouvant être qualifiée de convenable, les trois autres accusant une cruelle pauvreté spécifique (1, 3 et 18 espèces, respectivement pour SI, SIII et DIV). La richesse spécifique globale que nous avons déterminée est de 107 espèces. Au niveau de SII, les niveaux bionomiques sont bien définis par des espèces caractéristiques. C’est le cas pour la zone eulitorrale supérieure, caractérisée par Fucus spiralis, et la zone moyenne avec Caulacanthus ustulatus. Dans la station SIII, où le relief est très accidenté, le peuplement algal est réduit. Au niveau de SIV, les formations sont moins riches qu’en SII. Quant à la station SI, elle n’est colonisée que par un seul macrophyte. Dans les quatre stations prospectées, la bioaccumulation du cadmium est élevée chez les Chromobiontes, faible chez les Rhodobiontes et intermédiaire chez les Chlorobiontes. Des fluctuations s’observent également ; i) au sein d’un même groupe de macrophytes, et ii) d’une station à une autre pour une même espèce. Les indices d’une population sont clairement présents sur certaines parties du littoral d’El Jadida, nécessitant ainsi des mesures immédiates pour prévenir l’évolution de cette contamination en un réel danger pour la région. L’étude de la photosynthèse chez certaines espèces, a montré une spécifique de l’acitivité photosynthétique et du cortège pigmentaire. Des variations intraspécifiques ont été notées également s’une station à l’autre pour la même algue. L’étude de la production d’oxygène montre que l’évolution concomitante du pH et de la photosynthèse ne se produit que chez le Chlorobionte et les Chromobiontes. L’étude mésologique indique la présence de trois ensembles pour les caractéristiques physiologiques et biochimiques des espèces : l’un constitué par l’oxygène dégagé ou respiré, le deuxième formé par les chlorophylles B ou C, et le troisième par les teneurs en sucres totaux, en chlorophylle A et en cadmium. La projection de ces paramètres en fonction des espèces, permet de reconnaître deux groupes : l’un constitué par les concentration en chlorophylles (B,C) où en cadmium (bifurcaria tuberculata, Cystoseira ericoïdes, C. myriophylloïdes et Fucus spiralis), le second formé par les concentrations d’oxygène et de chlorophylle A (enteromorpha intestinalis, e. ramulosa, Gelidium latifolium, G. microdon, Ulva lactuca et U. rigida). Cette étude montre que les stations étudiées peuvent être définies à la fois par leurs caractéristiques physico-chimiques et par les paramètres physiologiques et biochimiques des macrophytes qui les colonisent.