Effet à moyen terme du travail du sol de la gestion des résidus de récolte et de la rotation céréalière sur la qualité chimique d'un sol calcimagnésique à caractère vertique dans le semi-aride marocain

Abstract

Une stratégie qui vise une agriculture durable et socialement acceptable, doit tenir compte de l’évolution de la qualité du sol. Il faut donc adopter des systèmes de culture qui permettent l’amélioration de celle-ci. La présente étude à pour but l’évaluation à moyen terme (4ème, 5ème et 6ème année), du système non labour (NL), avec des variations faisant intervenir la gestion des résidus de culture et les rotations céréalières, pour son potentiel à conventionnel au pulvériseur à disques (LC) dans une région semi-aride du Maroc. Une expérimentation a été conduite au champ, depuis 1994, dans le but de suivre les effets de ces traitements sur les paramètres de la qualité d’un sol calcimagnésique à caractère vertique, durant trois compagnes agricoles. La conception expérimentale inclut la comparaison de parcelles soumises simultanément au LC et NL, une rotation sans jachère : Blé-Blé (BB) et deux autres avec jachère : Jachère-Blé (JB) et Jachère-Blé-Orge (JBO). En plus des résidus de récolte ont été appliqués avec différents niveaux de recouvrement pour les parcelles non labourées : 0% (NL₀), 50% (NL⁵₀) et 100% (NL₁₀₀). Les résultats obtenus montrent, qu’à moyen terme, le non labour a des effets positifs sur la moyenne des rendements du blé tendre et sur la qualité du sol. Le non labour avec 50% de résidus a permit une augmentation des niveaux de carbone organique, de l’azote, de P disponible et de K échangeable, et une baisse de pH, par rapport au labour conventionnel. Ces modifications sont essentiellement significatives près de la surface (0-2.5 cm) depuis la quatrième année et n’ont pas dépassé 5 cm de profondeur après six années d’expérimentation. En profondeur, ces indicateurs n’ont pas enregistré de différences significatives entre non labour et le labour conventionnel. L’application de résidus en surface a montré qu’en général, l’amélioration des indicateurs de la qualité du sol sous non labour était proportionnelle au taux de recouvrement. La gestion des cultures a montré que la rotation BB permet la meilleure amélioration des indicateurs étudiés, mais donnait les rendements les plus faibles. Alors que, la rotation JB a montré d’abord une amélioration moyenne en quatrième année, pour ces indicateurs mais plus faible e sixième année. La rotation JBO, a donné la meilleure moyenne pour les rendements du blé tendre. Cette dernière a permis une amélioration faible en quatrième année, puis moyenne, mais qui s’approche plus de celle de la rotation BB, après la 6ème année. La rotation JBO semble être, un bon système de culture permettant d’améliorer les indices de la qualité du sol tout en augmentant les rendements, répondant ainsi mieux aux exigences des exploitations dans les zones semi-arides du Maroc. L’amélioration des teneurs en C et N est due essentiellement à l’amélioration de leurs fractions particulaires respectives (Cmop et Nmop), qui s’avèrent plus sensibles à la gestion du sol et des cultures. L’augmentation du taux du carbone organique et la baisse du pH ont permis une plus grande disponibilité des éléments nutritifs dans le sol, notamment P et K. Dans les régions semi-arides marocaines le non labour, avec une couverture de résidus de culture et la rotation (jachère-blé-orge), est un système de gestion agricole qui permet l’amélioration des rendements et de la qualité chimique du sol, tout en répondant aux exigences des exploitations agricoles.