Insuffisance rénale aigue post-greffe rénale : Influence-t-elle la survie du greffon ?

Abstract

L’insuffisance rénale aiguë survenue au premier mois post-transplantation rénale était définie par l’augmentation du taux de créatinine plasmatique survenant après normalisation de la fonction rénale ou persistant aux delà trois semaines après greffe rénale. C’est une complication fréquente dans les suites d’une transplantation rénale, elle relève de plusieurs étiologies. Pour élucider les différentes caractéristiques de cette complication et surtout son retentissement sur le devenir du greffon à long terme, nous avons analysé dans une étude rétrospective incluant tous les patients greffés rénaux au CHU Ibn Rochd Casablanca entre 1985 et 2002. Ont été inclus dans cette étude 42 cas de transplantations rénales (TR), toutes réalisées à partir de donneurs vivants apparentés (DVA), après avoir éliminé 5 thromboses vasculaires immédiates et 3 décès. L’analyse des variables a fait appel à deux étapes univariée et bivariée, une différence de p < 0.05 était considérée comme statistiquement significative. L’incidence de l’IRA précoce était de 55 %. L’IRA était en rapport avec un rejet aigu (RA) dans 13 cas soit une prévalence de 56%, la nécrose tubulaire aiguë (NTA) a été observée dans 8 cas soit une prévalence de 35% et l’obstruction des voies excrétrices dans 2 cas soit une prévalence de 9%. La recherche des facteurs prédictifs de l’IRA après TR n’a pas mis en évidence une différence statistiquement significative quant à l’âge, le sexe, le rapport poids Donneur / poids receveur, le statut immunologique, le temps d’ischémie et la ciclosporine. Les seules différences significatives ont porté sur la diurèse immédiate (p=0.04) et la diurèse horaire (p=0.001). Concernant le retentissement sur le devenir du greffon, nous avons mis en évidence une différence statistiquement significative entre le groupe IRA et le groupe sans IRA (p=0.04). Nous concluons à la grande prévalence de l’IRA post-TR, à la multiplicité de ses étiologies et son retentissement à long terme sur le devenir du greffon.