Fertilité après cancer du sein ( A propos de 5 cas et revue de la littérarture )

Abstract

La survenue d’une grossesse après un cancer du sein traité est une éventualité très rare. Sa fréquence est estimée à 1 à 2% de l’ensemble des cancers du sein. Actuellement, des observations cliniques sont de plus en plus décrites ; en raison de l’augmentation de la fréquence du cancer du sein chez les femmes jeunes. Le but de ce travail a été de résumer les données récentes de la littérature afin de pouvoir conseiller en toute sérénité ces patientes. La fertilité des femmes préalablement traitées pour cancer du sein semble être influencée par le choix thérapeutique plutôt que par la maladie. En effet, plusieurs auteurs soulignent que les alkylants, en particulier le cyclophosphamide largement utilisé en thérapeutique, sont responsables d’un taux élevé d’aménorrhée quelle soit temporaire ou définitive réalisant alors un tableau de ménopause précoce. Cette aménorrhée est d’autant plus fréquente que la dose cumulée est élevée et que la femme est plus âgée lors de l’administration des agents cytotoxiques.

Concernant le pronostic de ces cancers, les résultats de l’ensemble des études cas témoins sont concordants et convergent vers la même conclusion à savoir l’absence d’influence péjorative de la grossesse sur la survie globale et le risque de rechute du cancer. Il y aurait par contre une influence favorable expliquée probablement par les biais liés à la sélection de patientes de bon pronostic. De plus, les courbes actuarielles de survie sont identiques que les patientes aient mené une grossesse à terme ou qu’elles l’aient interrompue. Toutefois, il semble préférable d’éviter l’initiation d’une grossesse dans la période à haut risque de récidive du cancer. Un délai de 2 ans et 5 ans est préconisé respectivement dans le cas des cancers de bon et mauvais pronostic. Pendant ce délai, une contraception efficace s’impose.