Avantages et inconvénients de l'abord antérieur et postérieur des spondylodiscites tuberculeuses du rachis dorso-lombaire

Abstract

Le but de notre travail est d’étudier les voies d’abord du rachis dorsolombaire en cas du mal de Pott et d’énumérer leurs avantages et inconvénients, en passant en revue sur les aspects épidémiologiques, diagnostiques, thérapeutiques et évolutifs de cette affection. Pour cela nous avons réalisé une étude rétrospective portant sur 26 cas de spondylodiscites tuberculeuses du rachis dorso-lombaire ayant bénéficié d’un traitement médico-chirurgical au service de neurochirurgie au CHU Ibn Rochd de Casablanca, durant la période étalée de janvier 1997 au mai 2002. Le diagnostic de mal de Pott a été retenu sur l’examen anatomo-pathologique du prélèvement opératoire chez tous les patients. L’âge de nos patients variait entre 28 et 65 ans avec une moyenne de 46 ans, une prédominance féminine a été notée avec un sex-ratio de 0,44. Une paraplégie complète a été notée chez 15 patients (57,69%), neuf malades (34,61%) avaient une paraparesie. La raideur rachidienne était constante chez tous les malades, la cyphose a été notée dans six cas dont quatre au niveau dorsal et deux au niveau lombaire. La TDM a été faite chez 9 malades (34,61%), l’IRM a été réalisée dans 18 cas (69,22%). Tous nos malades ont bénéficié d’un traitement médico-chirurgical. L’abord antérieur a été pratiqué chez 18 patients : huit par thoracotomie antérolatérale droite transpleurale, huit par lombotomie gauche et deux par thoraco-phréno-lombotomie, l’abord postérieur a été réalisé chez 8 malades. L’évolution a été jugée meilleure chez 13 patients opérés par abord antérieur (72,21%) et chez 7 autres opérés par abord postérieur. Après une revue de la littérature on a constaté que les indications du traitement chirurgical en cas de mal de Pott différent selon les auteurs et que les voies d’abord postérieures simples sur le plan technique et permettant une chirurgie extrafocale sont entrain de perdre leur intérêt au profit des celles antérieures qui sont délicates et qui permettent une chirurgie radicale. L’association des deux types de voies d’abord est utile dans certaines situations. L’évolution est en règle favorable sous traitement mais des complications graves sont possibles.