Métastase au niveau du sein d'un carcinome d'origine vulvaire

Abstract

Les métastases au niveau du sein d’un carcinome d’origine vulvaire, sont très rares et représentent exceptionnellement la première manifestation de la maladie. Nous avons rapporté le cas d’une patiente âgée de 42 ans ayant été suivie pour un carcinome épidermoide vulvaire d’emblée métastatique au niveau des ganglions inguinaux. Le traitement a consisté en une vulvectomie totale avec curage ganglionnaire bilatéral, suivie d’une radiothérapie externe sur le périnée et les ganglions inguinaux. Trois mois après la fin de son traitement, la patiente a présenté un nodule à cheval sur le quadrant supérieur du sein gauche avec des caractères de malignité à l’examen clinique et mammographique. L’étude histologique de la biopsie mammaire a montré un carcinome épidermoide d’origine métastatique vraisemblable. Un patey gauche a été effectué, confirmant la localisation métastatique d’un carcinome épidermoide avec métastase ganglionnaire axillaire (2N+/7). En outre, cette patiente a présenté un paquet ganglionnaire cervical droit dont la biopsie a conclu à une localisation métastatique d’un carcinome vulvaire. Une chimiothérapie palliative type CAP (cyclophosphamide, adriblastine, cisplatine) a été administrée en 3 cycles espacés de trois semaines.

La patiente est décédée 11 mois après dans un tableau de métastase cérébrale. Nous avons retenu ce cas pour sa rareté et pour démontrer la possibilité de métastase au niveau du sein du cancer vulvaire. Les cliniciens doivent avoir à l’esprit ce tropisme possible du cancer de la vulve pour le sein, non seulement lors de la surveillance et du bilan d’extension, mais aussi lorsque l’atteinte est révélatrice d’une tumeur primitive inconnue. L’orientation diagnostique est basée sur la mammographie et la biopsie mammaire. A ce stade, le traitement n’est malheureusement que palliatif, la survie à une année ne dépasse pas 20 %.