Gestion des antihypertenseurs en périopératoire - Etat des lieux - Bloc Central Chu Ibn Rochd ( Etude prospective de 100 cas )

Abstract

Les médicaments anti-hypertenseurs et l’anesthésie interfèrent avec les systèmes vasopresseurs impliqués dans la régulations de la PA . L’hypotension artérielle brutale est le premier et principal risque de l’interaction entre agents anti-hypertenseurs et ceux anesthésiques .Pour évaluer la gestion des anti-hypertenseurs en péri-opératoire, dans l’enceinte du centre hospitalier universitaire Ibn Rochd, nous avons rapporté une étude prospective concernant 100 cas de patients hypertendus opérés au sein du bloc central du CHU de Casablanca, sur une période d’une année (Février 2003 - Février 2004).L’âge moyen des patients était de 56,17± 10,55 ans, avec une prédominance féminine et un sex-ratio de 1,37 ; 89% des cas étaient classés ASAII, 11% des malades étaient classés ASA III ; 78% des patients étaient classés NYHA II, et 16% étaient classés NYHA III . En préopératoire,la prescription des antihypertenseurs en monothérapie était prédominante (46 %des cas) ,40% des malades étaient sous bithérapie , 10% sous trithérapie , et 4 malades étaient sous régime seul. En peropératoire, les diurétiques étaient arrêtés dans 38 cas 24-48h avant l’intervention maintenus dans 2 cas et changés dans 13 cas par les inhibiteurs calciques. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion étaient arrêtés 24-48h dans 11 cas et changés par les inhibiteurs calciques(IC)chez 13 malades .Les inhibiteurs calciques étaient maintenus dans tous les cas ,les bêtabloqueurs étaient maintenus dans 26 cas et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA II) étaient maintenus dans 2 cas et arrêtés dans 2 cas. EN post-opératoire, le traitement initial par les bêtabloquants et les inhibiteurs calciques était repris dans tous les cas, alors que les Ie C et les ARA II étaient changés dans 14 cas par les IC et 2 patients restaient sous régime seul. La survenue d’hypotension artérielle était notée dans 85 cas surtout à l’induction, si maintien des IEC et des ARAII jusqu’au jour de l’intervention ;35 patients avaient présenté des pics hypertensifs ; l’angor post-opératoire était retrouvé dans 2 cas , un seul cas d’infarctus du myocarde était noté. Dans notre étude nous n’avons enregistré aucune complication neurologique ou rénale. Et donc la gestion des agents anti-hypertenseurs en périopératoire est un élément fondamental pour prévenir ces complications. Dans tous les cas, une bonne connaissance de la pharmacologie des médications cardio-vasculaires et des agents anesthésiques, ainsi que leurs conséquences sur l'équilibre circulatoire périopératoire, permet de définir une attitude logique quant à la poursuite ou à l'arrêt d'une thérapeutique cardio-vasculaire chez l'opéré à risque.