Le devenir des hydrocéphalies post-méningitiques ( A propos de 30 cas )

Abstract

Nous rapportons 30 cas d'hydrocéphalie post-méningitique des enfants dérivés durant les 2 premières années de leur vie et dont l'âge actuel est au-delà de 5 ans, colligés au service de neurochirurgie et de pédiatrie infectieuse du CHU IBN ROCHD de Casablanca durant une période de 7 ans. L'objectif de notre travail était d'analyser le développement psychomoteur, intellectuel, social des enfants dérivés, leur réussite scolaire ainsi que la fréquence des séquelles neuro-sensorielles. Et de faire une autocritique ou un encouragement quand aux résultats obtenus. Nous avons noté que l’hydrocéphalie post-méningitique représente 18,8% de l’ensemble des hydrocéphalies mais ceci ne reflète pas sa fréquence réelle. L'âge de nos malades est compris entre 5 ans et demi et 11 ans avec une moyenne d'âge de 7,85 ans, une prédominance masculine (67%) a été notée. Le délai d'apparition de l'hydrocéphalie est variable souvent elle est précoce et contemporaine à la méningite (73%), ailleurs elle est retardée, ne se manifeste que quelques mois après la guérison apparente de la méningite.

Le tableau clinique n'a aucune spécificité en dehors du contexte plus ou moins récent de la méningite. L'échographie transfontanellaire et la tomodensitometrie sont les 2 examens de choix pour le diagnostic ainsi que la surveillance de l'hydrocéphalie. Dans la majorité des cas, le délai de dérivation ne dépasse pas un mois. Une dérivation ventriculo-péritonéale a été pratiquée dans 28 cas et un drainage externe provisoire dans 2 cas suivi d'une dérivation ventriculo-péritonéale plus tard. Des complications sont survenues dans 5 cas soit 16,66%. L'évaluation à long terme de nos patients, a révélé un retard mental sévère dans 3 cas soit 10%, un déficit moteur dans 5 cas soit 16,66%, un déficit auditif dans 9 cas soit 30%, et un déficit visuel dans 53,33% avec amblyopie fonctionnelle dans 40%. Le retard de langage a été observé dans 9 cas, soit 30% et l'épilepsie dans 12 cas, soit 40%. Des troubles du comportement ont été notés dans 15 cas, soit 50% sous forme d'hyperactivité avec ou sans déficit de l'attention, pouvant compromettre l'apprentissage scolaire. Sur le plan social, 25 malades soit 83,33% ont été indépendants de leurs parents dans les tâches de la vie quotidienne. 14 cas, soit 47% de nos malades avaient une scolarité normale. Un retard scolaire de moins de 2 ans a été trouvé dans 16,66% et un échec scolaire dans 23,33%. Des difficultés de concentration ont été notées dans 30%.