Approche épidémio-clinique des carcinomes bronchiques

Abstract

L’objectif de notre travail est d’analyser des caractéristiques épidémiologiques, cliniques, para-cliniques et thérapeutiques à travers une étude rétrospective portant sur 1425 cas de cancer broncho-pulmonaire colligés au centre d’Oncologie IBN ROCHD de Casablanca, de Janvier 1995 Décembre 2000. La moyenne d’âge de nos malades a été de 58,4 ans ± 11,3 ans. Le Sex-ratio a été de 11,6. Les malades provenant du milieu Urbain représentaient 79,7%. L’épidémiologie analytique a montré que 78,7% des patients ont été des fumeurs actifs, le tabagisme a été massif, dépassant 40 paquets année dans 95,7%. La durée d’intoxication a été supérieure à 30 ans chez tous les malades. Les professions à risque ont été retrouvées chez 689 malades (48,4%), il s’agissait essentiellement d’agriculteurs et de mineurs. Le profil clinique a relevé un délai moyen d’évolution supérieur à 6 mois. Les symptômes les plus fréquemment rapportés par nos malades ont été représentés par la Toux, Douleurs thoracique, Expectoration, Dyspnée et Hémoptysie totalisant 92,7%. Les malades admis en consultation dans un mouvais état général ont été au nombre de 896, soit 62,9%. L’examen pleuro-pulmonaire a été anormal chez 488 cas (34,2%). 1406 malades (98,7%) ont présenté des anomalies radiologiques dans leur cliché thoracique, 57% de ces anomalies étaient localisés à droite. Parmi les 1133 patients qui ont bénéficié d’une fibroscopie, seulement 901 d’entre eux (79,5%) avaient des foyers tumoraux visibles dont 47,7% étaient localisés au niveau de la bronche lobaire supérieure. Le diagnostic a été plus souvent fait par bronchoscopie (57,1%). Le carcinome épidermoïde a été le type histologique le plus fréquent chez les deux sexes (67,2%). Les malades classés stade III ont représenté 58,7%, suivi de ceux classés stade IV (32,5%). Sur les 1425 recrutés, 68,6% (977 cas) ont été traités, alors que 31,4% perdus de vue. Dans la survenue d’un cancer broncho-pulmonaire, le tabagisme joue un rôle fondamental en tant que facteur de risque dans les deux sexes. Les campagnes de prévention devraient rester l’une des priorités essentielles seules capables de diminuer la très grande fréquence de cette affection.