Analyse médico-sociale des agressions admises aux urgences ( Etude bibliographique )

Abstract

La violence est universelle, dans toutes les sociétés et toutes les cultures,elle constitue un véritable fardeau sanitaire invisible. Pour aborder ce problème, nous avons mené une étude multicentrique à propos de 1780 cas. L’intérêt du sujet réside dans le fait qu’il s’agit d’un phénomène fréquent, source de morbidité et de mortalité importante et qui reste tabou dans notre société. L’objectif de ce travail est de dessiner le profil épidémiologique des agressions admises aux urgences marocaines et ainsi d’en déduire les conséquences médicales et sociales dans notre contexte. C’est une étude transversale, à laquelle ont participé quatre centres d’accueil des urgences : Casablanca avec 500 patients, El Jadida avec 500 patients, Khouribga avec 280 patients,Agadir avec 500 patients soit au total, 1780 patients. Mille quatre vingt (1780) agressions ont été analysées durant une période de six mois. Ces agressions ont constitué 2.5 % de l’ensemble des admissions aux urgences. Dans notre pays la violence est fréquente, elle est cause de préjudices physiques et psychologiques sociaux et économiques. Certains de ces aspects continuent à relever du non dit tel que le viol, la violence conjugale et les agressions sur mineurs. Outre le rôle soignant du médecin, celui-ci doit rechercher et dénoncer des situations occultées pour prévenir les récidives. Les querelles de voisinage et les conjugopathies représentes les motifs les plus fréquents. Ces dernières ne sont pas indemnes de conséquences, notamment sur la psychologie de l'enfant et le développement de leur personnalité. Nous insistons sur le rôle important des médecins, dans la prévention et le traitement des conséquences de la violence dans la société, mais aussi dans le cadre de la relation thérapeutique médecin malade. L’identification de certaines populations à risque, l’individualisation de certaines situations criminogènes permettrons des mesures de prévention efficaces. Nous insistons sur la nécessité d’une prise en charge multidisciplinaire des agressions faisant intervenir : le médecin, l’assistant social,la police et la justice.