La chimiothérapie néo adjuvante dans le traitement des cancers : Des voies aéro-digestives supérieures

Abstract

La chimiothérapie néo-adjuvante dans le traitement des cancers des voies aéro-digestives supérieures, a constitué un sujet de polémique durant ces trois dernières décennies. Le point sur cette stratégie thérapeutique et le progrès qu’elle a connu doit être fait. Notre travail consiste en une étude rétrospective, sur 91 patients porteurs de tumeurs non métastatiques des VADS, traités par chimiothérapie néo-adjuvante au centre d’oncologie Ibn Rochd de Casablanca, pendant la période s’étendant de Janvier 1995 jusqu’en Décembre 2000. Les localisations qui ont fait l’objet de l’étude ont été le larynx (29 cas), la cavité buccale (21 cas), l’hypopharynx (15 cas), l’oropharynx (14 cas), le sinus maxillaire (9 cas) et les fosses nasales (3 cas). L’âge moyen des patients était de 51 ans (10 – 73 ans). La prédominance masculine a été notée avec un sexe ratiode 3,8. Le délai d’évolution était, en moyenne, de 9 mois (2 – 36 mois). Les tumeurs étaient classées T3T4 dans 92% des cas, et T4N0N1 dans 48%. En moyenne, les patients ont reçu 2 cures (1 – 6 cures) de chimiothérapie néo-adjuvante avant le traitement loco-régional. La chimiothérapie néo-adjuvante a été suivie de radio-chimiothérapie concomitante chez 47% des malades. La toxicité due au traitement a été jugée acceptable. Le taux de réponse objective à la chimiothérapie néo-adjuvante a été de 56% avec 25% de réponse complète et 31% de réponse partielle supérieure ou égale à 50%. Ce taux a été significativement influencé par la localisation et le stade tumoral, avec respectivement p = 0,02 et p = 0,004. Parmi les patients qui ont terminé leur traitement, 59% ont été en contrôle local. Ce résultat a été influencé par la réponse à la chimiothérapie néo-adjuvante avec un p < 10-7 . Les récidives et les métastases sont survenues respectivement chez 13% et 6% des patients évalués. Les résultats de ce travail concordent parfaitement avec ceux retrouvés dans la littérature.