Les piqûres de scorpion chez l'Enfant à Marrakech

Abstract

Les piqûres de scorpion constituent un problème de santé au Maroc surtout chez l’enfant. Le but de notre travail est de relever le profil épidémiologique, clinique, thérapeutique et évolutif des envenimations scorpioniques chez l’enfant au service de pédiatrie de l’hôpital Ibn Zohr de Marrakech, et de faire le point sur la prise en charge thérapeutique. Notre étude a comporté deux volets : - Un volet rétrospectif étalé sur 12 mois (Août 1999-Juillet 2000) pour lequel on a colligé 193 cas d’envenimations scorpioniques ; - Un volet prospectif étalé sur 12 mois (Août 2000-Juillet 2001) pendant lequel on a colligé 180 cas d’envenimations scorpioniques. Dans les deux études, on a constaté une fréquence assez élevée des envenimations scorpioniques chez l’enfant (rétrospective : 41,7%, prospective : 38%), une prédominance masculine (sex-ratio : 1,3 et 1,6), l’âge moyen a été de 6,1 ans pour l’étude rétrospective et 6,5 pour l’étude prospective, une légère prédominance de l’origine rurale (60,53%), un pic de fréquence au cours de la saison estivale. La majorité des envenimations scorpioniques est survenue au cours de la première moitié de la nuit (47,5%), les extrémités du corps sont les plus exposées (55%). Le scorpion noir était le plus en cause (39%). Le délai de prise en charge était moins de 2 heures dans 36% des cas, les signes systémiques étaient polymorphes et dominés par les signes végétatifs (70,5%), digestifs (49,4%) et cardiovasculaires (48,3%). Le stade 2 était le plus fréquent (48,3%). Le traitement était uniquement symptomatique, le sérum antiscropionique n’a pas été utilisé. Nous déplorons 20 décès dans l’étude rétrospective et 16 décès dans l’étude prospective, la majorité dans un tableau de défaillance cardio-vasculaire. Aucune complication n’a été notée. La prise en charge naturelle de l’envenimation scorpionique au Maroc repose sur la conduite élaborée par le ministère de la santé : traitement symptomatique adapté et surtout la Dobutamine en cas de défaillance cardiaque en milieu de réanimation. Le sérum antiscorpionique n’a pas fait preuve de son efficacité, la prévention reste l’arme essentielle dans la lutte contre le scorpionisme.