Dissection génétique de l'immunite antimycobactérienne chez l'homme

Abstract

Les infections par le BCG ou par les mycobactéries atypiques peuvent survenir chez des patients n’ayant aucun déficit immunitaire acquis ou primitif classique. Ainsi, beaucoup d’études ont été réalisées initiant la dissection génétique de l’immunité contre les mycobactéries. Le but de notre travail est de faire une mise au point sur les connaissances actuelles concernant l’hérédité simple et complexe de la prédisposition aux infections mycobactériennes, et sur la place qu’occupent les patients maghrébins parmis les cas publiés dans le monde. Nous nous sommes basés sur la mise au point faite par J.L.Casanova et L Abel sur Ann.Rev.Immunol en 2002 que nous avons compléter par les données les plus récentes et par un recensement de tous les cas maghrébins publiés. La prédisposition mendelienne aux infections mycobactériennes est une maladie à phénotype hétérogène et qui dépend grandement du génotype. Les signes cliniques vont de l’infection locale récidivante à l’infection disséminée. Différent types de mutations sur cinq gènes (IFNGR1, IFNGR2, STAT, IL12β et IL12Rβ1) ont révélé une hétérogénéïté allélique et non allélique. Ces mutations sont à l’origine de neuf pathologies distinctes ayant comme mécanisme commun un disfonctionnement de l’immunité médiée par l’IFNγ. La gravité du phénotype dépend du génotype. Les études sur la prédisposition complexe dans la population générale ont mené à peut de progrès mais promettent des découvertes intéressantes, elles suggèrent le rôle de NRAMP1 et de l’HLADRB1 dans la tuberculose et la lèpre. Cependant les deux grandes études marocaines réalisées dans ce sens n’ont montré aucune association entre NRAMP1 et la tuberculose. La population maghrébine serait très touchée par la prédisposition mendelienne aux infections mycobactériennes, puisque les patients maghrébins représentent 8,2 % des cas publiés dans le monde. Ce chiffre est peut représentatif vue l’absence d’études maghrébines sur les MSMD car presque tous les patients maghrébins ont été diagnostiqués en France. Ceci doit déclencher des études afin de préciser l’incidence des MSMD et rediscuter le moment de vaccination par le BCG dans notre population.