Syndrome de Volkmann du membre supérieur ( A propos de 18 cas )

Abstract

Le syndrome de Volkmann est une complication grave et redoutable responsable de séquelles handicapantes touchant surtout le jeune enfant, fréquente dans notre contexte vu l’utilisation de certaines méthodes traditionnelles surtout « jbira ». Nous rapportons une étude rétrospective de 18 cas de syndrome de Volkmann traités au service de traumatologie - orthopédie pavillon 32 du CHU Ibn Rochd de Casablanca durant une période de 10 ans (allant de Janvier 1992 à septembre 2002). Il s’agissait de 13 hommes (72.22 % ) et 5 femmes (27.77%) avec un âge moyen de 24 ans, la majorité est d’origine rurale (72.22%). La lésion initiale la plus fréquente est la fracture des 2 os de l’avant bras qui représente 44.44% des cas alors que la fracture supra-condylienne ne représente que 5.55% des cas. « Jbira » constitue la première cause de syndrome de Volkmann dans notre série et représente 66.66% des cas. Par ailleurs d’autres causes directes peuvent engendrer le syndrome de Volkmann, chez nos patients on a observé un cas de plâtre 2 cas d’hématome et 2 cas de morsure de serpent. Une grande proportion de nos patients était vue au stade séquellaire, du fait du retard habituel porté au diagnostic et au traitement. Pour l’ensemble de nos malades on a appliqué : - 4 fois le traitement conservateur. - 4 fois l’aponévrotomie. - 5 fois la désinsertion des fléchisseurs. - 3 fois la résection de la première rangée du carpe. - Et malheureusement 2 amputations. Les résultats thérapeutiques étaient satisfaisants à la phase de début et aléatoires au stade séquellaire. « Jbira » constitue au Maroc un problème particulier dans la genèse du syndrome de Volkmann, ce traitement traditionnel persiste malheureusement malgré le progrès médical que connaît notre pays. Le traitement à la phase aigue peut être soit conservateur avec surveillance rigoureuse du patient soit une aponévrotomie qui peut donner de bon résultat ou une évolution vers les séquelles, parfois on peut assister à une complication grave conduisant à l’amputation. Le traitement le plus utilisé au stade séquellaire est la désinsertion des fléchisseurs selon la technique opératoire « Page-Scaglietti et Gosset » donnant généralement des résultats aléatoires et nécessitent le plus souvent un traitement complémentaire par résection de la première rangée du carpe. Le véritable traitement de cette affection serait sa prévention.