Profil biologique des cancers du sein au Chu Ibn Rochd de Casablanca ( A propos de 200 cas )

Abstract

Notre étude a concerné 200 patients dont le statut hormonal (RE, RP) a été étudié par une étude immunohistochimique au laboratoire d'Anatomie Pathologique du CHU Ibn Rochd de Casablanca, de Janvier 1994 à Décembre l999. Parmi ces patients, 198 cas étaient de sexe féminin et 2 cas de sexe masculin. La moyenne d'âge était de 46,1 ans (24-87 ans). 63,1% des patientes étaient en activité génitale, 48,5% avaient un âge de ménarche tardif, deux tiers des patientes étaient multipares et 20,7% avaient un âge de première grossesse inférieur à 25 ans. Le quart des patientes avaient eu une contraception orale et 4,5% avaient un antécédent familial de cancer du sein. Selon la classification TNM de l'UlCC de 1987, 57,4% avaient des tumeurs T3-T4 et 55,9% Nl-N2. Le carcinome canalaire infiltrant et le grade II SBR étaient les plus fréquents. 68,1% avaient une taille histologique inférieur à 5 cm, et 68,6% avaient un envahissement ganglionnaire histologique. Le traitement par hormonothérapie a été administrée dans 48% des cas. Le RE était exprimé dans 50,5% des tumeurs et le RP dans 42,7% des tumeurs seulement. En ce qui concerne l'association de l'expression des deux récepteurs hormonaux, le RERP était exprimé dans 28,9% des tumeurs, l'absence de ces récepteurs était notée dans 35,8% des tumeurs. L'expression de RE était plus élevée chez les patients à risque à savoir les patients âgés de plus de 50 ans, les patientes ménopausées ayant un âge de ménarche précoce, un âge de première grossesse tardif avec des antécédents familiaux de cancer du sein sans différence statistiquement significative. Seule la relation de RE avec le statut ménopausique était significative. Les tumeurs de bon pronostic clinique, sans envahissement ganglionnaire et sans métastases exprimaient plus fréquemment le RE sans différence statistiquement significative. Les tumeurs de bon pronostic histologique, à savoir de petite taille histologique, de faible grade SBR, et sans envahissement ganglionnaire histologique exprimaient plus fréquemment le RE avec une différence statistiquement significative seulement pour la taille histologique. L'absence d'expression de ces récepteurs était significativement plus élevée dans les tumeurs agressives de haut grade SBR. L'expression de RP était plus élevée chez les patientes nullipares, ayant eu une contraception orale et des antécédents familiaux de cancer du sein sans différence statistiquement significative. On n'a pas trouvé de relation entre l'expression de RP et les autres facteurs épidémiologiques de risque, notamment avec le statut hormonal. Les tumeurs de bon pronostic clinique, sans envahissement ganglionnaire et sans métastases exprimaient plus de RP sans différence statistiquement significative. Il existait une relation entre l'expression de RP et les tumeurs de bon pronostic histologique, c'est à dire les tumeurs de petite taille histologique, de faible grade SBR, et sans envahissement ganglionnaire histologique avec une différence statistiquement significative seulement pour la taille histologique. L'expression simultanée de RERP était plus élevée chez les patients a risque, âgés de plus de 50 ans, les femmes ménopausées, ayant des antécédents familiaux de cancer du sein avec une différence statistiquement significative pour le statut ménopausé. On n'a pas trouvé de relation entre l'expression de RERP et les autres facteurs de risque (l'âge de ménarche, l'âge de la première grossesse, et la parité). L'expression de RERP était corrélée avec les paramètres de bon pronostic clinique et histologique avec une différence statistiquement significative seulement pour la taille histologique. L'absence d'expression de RERP était significativement plus élevée dans les tumeurs peu différenciées agressives de haut grade SBR.