Audit sur la prévention de la maladie thrombo-embolique en post-opératoire à l'hôpital Hassan II de Settat ( A propos de 300 cas )

Abstract

La maladie thromboembolique est l’une des principales causes de décès en milieu chirurgical. Sa prévention reste une préoccupation constante des médecins en charge des patients pendant la phase préopératoire. Le but de cette étude est d’évaluer le risque thromboembolique dans les services de chirurgie et d’évaluer la qualité de prescription des héparines de bas poids moléculaire dans la prophylaxie de la maladie thromboembolique en postopératoire. Les patients ont été suivis pendant leur hospitalisation à l’hôpital Hassan II de Settat pendant une période de 6 mois (entre février et juillet 2001). Le médecin traitant et l’infirmière n’étaient pas informés sur le contenu de l’étude, une grille d’évaluation était élaborée en fonction des recommandations de la prophylaxie de la maladie thromboembolique en chirurgie. Les critères d’analyse choisie étaient l’évaluation du risque thromboembolique global (combinaison du risque lié au patient avec le risque lié à la chirurgie) permettant de définir trois niveaux de risque (faible, modéré, élevé) et le respect des recommandations (prescription de la prophylaxie, dose, durée et surveillance du traitement). Ont été inclus 300 patients de chirurgie : chirurgie viscérale (68%), traumatologie (17%), gynéco-obstétrique (14%) et urologie (1%). L’âge moyen des patients était de 46,1  18,83 ans (18-91 ans) avec une prédominance du sexe féminin (83%). Le risque thromboembolique était faible chez 15,5% des patients, modéré chez 69% et élevé chez 15,5%. La prophylaxie chez les malades à risque modéré et élevé n’a été réalisée que chez 10 malades (4%) qui avaient tous reçu la dose recommandée. La surveillance de la numération plaquettaire était très inconstante. La durée de la prophylaxie était en moyenne de 4 jours (3-5j), elle n’a été respectée chez aucun des patients. Ce travail montre que le risque de la maladie thromboembolique nécessitant une prophylaxie est élevé dans les services de chirurgie (84,5%). Une inadéquation de la prescription de la prophylaxie a été notée car sur 253 patients à risque modéré et élevé, seulement 10 (4%) ont reçu la prophylaxie. Une partie de cette insuffisance de prophylaxie peut être expliquée par le manque d’information (anesthésistes et chirurgiens) sur la prévention de la maladie thromboembolique et par le coût du traitement qui est souvent à la charge du patient.