Ostéosarcome : Expérience du centre d'oncologie Ibn Rochd de Casablanca ( A propos de 40 cas )

Abstract

L’ostéosarcome est la plus fréquente des tumeurs malignes primitives des os, sa prévalence est estimée dans la population générale entre 2 et 3 par millions d’habitants et par an. Le but de notre travail est de dresser le profil épidémiologique et clinique des ostéosarcomes recrutés au centre d’oncologie Ibn Rochd, ainsi que leurs modalités de prise en charge et leur évolution. Sur une période de 9 ans, de Janvier 1988 à décembre 1996, 40 cas d’ostéosarcomes ont été pris en charge dans le centre d’oncologie Ibn Rochd de Casablanca. Dans cette série, on a noté une prédominance masculine avec un sex-ratio de 2,63, la moyenne d’âge a été de 24 ans, le siège métaphysaire a été dominant (43,2%) et près du genou dans 70,7%. Le motif de consultation le plus fréquent a été représenté par l’association tuméfaction locale et douleur (80%). La radiographie standard de la tumeur a été pratiquée chez tous les malades, l’aspect ostéolytique a été dominant (62,5%), l’envahissement des parties molles a été noté dans 45 % des cas. La TDM de la tumeur primitive a été pratiquée chez 12 malades et l’IRM chez un seule malade. La recherche de métastases a fait appel à la radiographie du thorax chez tous les malades et la TDM thoracique pour 9 malades et l’échographie abdomino- pelvienne chez tous les malades. Le diagnostic a été toujours confirmé par l’étude anatomopathologique de la biopsie osseuse et l’ostéosarcome ostéoblastique a été le plus fréquent (75%). Le traitement chirurgical a été pratiqué chez 67,5% des cas ; radical chez 81,5% dont 21 amputations et une désarticulation et conservateur chez 18,5 %. La chimiothérapie première a été administrée chez les 24 malades évaluables, soit 60% des cas et adjuvante chez 37,5%. Quand à la radiothérapie, elle a été réalisée chez 5 malades. La récidive locale a été observée dans 16,6% et les métastases pulmonaires dans 29,2% des malades évaluables. . La survie moyenne pour les 24 malades évaluables a été de 11 mois. Le retard à la consultation, l’absence de coordination, l’abandon thérapeutique, en plus du coût élevé de la chimiothérapie ont été l’obstacle majeur à une meilleure prise en charge de nos patients.