Diagnostic anténatal des uropathies obstructives

Abstract

L’essor de l’échographie anténatale ces dernières décennies, a considérablement amélioré le diagnostic prénatal des uropathies obstructives. La pratique quasi systématique de l’échographie obstétricale, qui permet un abord très précis de la morphologie fœtale, a considérablement modifié les modalités de recrutement et de prise en charge des uropathies malformatives. Ce dépistage repose sur la visualisation d’une dilatation liquidienne au niveau de l’arbre urinaire. Cette obstruction congénitale du tractus urinaire est une des causes les plus importantes d’insuffisance rénale chez le nourrisson et l’enfant. La démarche diagnostique vise à confirmer l’uropathie, à éliminer une anomalie associée et à établir un pronostic néphrologique. L’échographie est la technique la mieux adaptée pour l’exploration de ces pathologies avant la naissance. L’IRM peut apporter une certaine contribution dans des diagnostics difficiles. La biochimie de l’urine fœtale prélevée in utero dans la vessie ou dans les bassinets permet de compléter et de préciser le pronostic rénal postnatal. Les paramètres les plus pertinents sont le sodium et la β2-microglobuline. La β2-microglobulinr sérique fœtale est également un marqueur sensible et spécifique. Après la naissance, le diagnostic et le suivi de ces affections reposent essentiellement sur l’échographie, l’urographie et la cystographie. L’indication des autres examens d’imagerie (scintigraphie, pyélographie, cystoscopie) doit être adaptée. L’ensemble du bilan prénatal permet de décider l’interruption de grossesse dans les formes les plus graves et sa poursuite dans les autres formes, en organisant la prise en charge de l’enfant dans la période néo et postnatale. Toutes les étapes du diagnostic et de la prise en charge des uropathies obstructives ne se conçoivent qu’au sein d’une équipe multidisciplinaire obstétricopédiatre.