Actualités thérapeutiques de l'hépatite virale B

Abstract

Malgré la disponibilité d'un vaccin efficace, le virus de l'hépatite B demeure l'une des causes majeures de pathologie hépatique dans le monde. L'OMS estime à plus de 350 millions le nombre de porteurs chroniques de l'infection. Ces porteurs chroniques sont exposés à un risque important de développer une cirrhose ou un hépatocarcinome. Toute indication thérapeutique dans l'hépatite virale B doit être posée en tenant compte des différents paramètres de l'infection : le statut biochimique, sérologique et virologique du patient et les lésions histologiques hépatiques. Au cours des dix dernières années, le traitement de l'infection par le virus de l'hépatite B a bénéficié des avancées diagnostiques et thérapeutiques réalisées dans l'infection anti-rétrovirale par le VIH. L'avènement des analogues nucléotidiques a relancé les essais thérapeutiques portant sur l'hépatite virale B dont le traitement reposait uniquement sur l'interféron alpha jusqu à la fin des années quatre-vingts dix. Le traitement par l'interféron alpha a prouvé son efficacité sur certains groupes de patients mais son usage était relativement limité par la fréquence et la gravité de ses effets secondaires, le grand nombre de contre-indications et son coût relativement élevé et inaccessible pour la majorité des populations des pays en développement qui restent les plus touchés par cette endémie. La commercialisation de la lamivudine présentait plusieurs avantages : l'excellente tolérance, l'absence de contre-indications, l'administration orale, le coût accessible et surtout le large éventail d'indications étendu aux cirrhoses décompensées et aux terrains d'immunodépression. Cependant, l'efficacité de cette molécule s'est trouvée compromise par l'importance et la fréquence des phénomènes de rechute et de résistance qui lui sont attribuées. Récemment, la mise sur le marché de l'adéfovir a permis de traiter des hépatopathies sévères dues aux mutants résistants à la lamivudine mais avec, toutefois, l'enregistrement de nouveaux cas de résistance à cette nouvelle molécule. Par conséquent, la réalisation davantage d'essais cliniques s'impose pour évaluer de nouvelles molécules immunomodulatrices, notamment l'interféron pégylé, et antivirales et pour développer d'autres approches thérapeutiques comme les multithérapies, la thérapie génique et la vaccinothérapie.