Evaluation médico-économique de la prescription de la radiographie thoracique au service d'acceuil des urgences

Abstract

La radiographie thoracique représente un fort pourcentage de l’ensemble des actes radiologiques réalisés dans les centres hospitaliers, notre but a été d’étudier les pratiques de la prescription de la radiographie thoracique de l’équipe médicale du service d’accueil des urgences du CHU Ibn Rochd. C’est une étude prospective transversale qui a été réalisée sur un échantillon aléatoire simple de 350 radiographies thoraciques parmi 1012 radiographies thoraciques prescrites pendant un mois. Ont été analysées les indications et l’impact thérapeutique en s’appuyant sur les recommandations de la conférence de consensus de 1990 et celles adaptées par les experts représentant la radiologie et la médecine nucléaire européenne. Au cours de cette étude, nous avons observé que la majorité des prescriptions concernait la pathologie cardio-pulmonaire dans 67.14% des cas, suivie de la pathologie traumatique dans 25.72%, alors que la symptomatologie extra-cardiorespiratoire n’a représenté que 7.14% des cas. L’interprétation des clichés a montré que la majorité a été de moyenne à mauvaise qualité dans 91% des cas avec une valeur prédictive positive dans 34.85%.

Par ailleurs, la contribution au diagnostic a été plus importante dans le contexte traumatique avec 75% que dans le contexte non traumatique où la radiographie thoracique n’a été contributive que dans 45% des cas (p  0.01). L’impact thérapeutique a été aussi plus décisif dans la pathologie thoracique traumatique avec 45%, que dans la pathologie thoracique non traumatique où l’impact a été décisif dans 16.92% (p  0.01). En définitif, les radiographies thoraciques non justifiées selon les recommandations ont représenté dans notre étude 22% des clichés qui représentent un surcoût de 6352 DHs pour un échantillon de 350 cas. Grâce à ces données et celles de la littérature internationale, nous pouvons affirmer qu’une radiographie thoracique ne doit pas être pratiquée systématiquement dans un service d’urgence, mais sa prescription doit être raisonnée et motivée afin d’optimiser son rapport coût/efficacité.