Facteurs pronostiques des cancers du col utérin opérés

Abstract

Notre étude rétrospective a porté sur 315 cas de cancers localisés et opérés du col utérin, colligés au centre d’oncologie du CHU IBN ROCHD de Casablanca entre janvier 1998 et décembre 2001. L’objectif était de déterminer les facteurs pronostiques du contrôle locorégional et à distance ainsi que de la survie à travers l’analyse des données épidémiocliniques, anatomopathologiques et thérapeutiques. La moyenne d’âge a été de 49 ans. La parité moyenne a été de 5 enfants. Le délai moyen de consultation a été de 7 mois. Les métrorragies ont représenté le premier signe révélateur dans 90% des cas. La taille tumorale moyenne a été de 4 cm. La tumeur a été classée selon la FIGO en stade I dans 45% des cas et en stade II dans 55% des cas. A l’examen anatomopathologique, il s’agissait d’un carcinome épidermoïde dans 92% des cas et d’un adénocarcinome dans 8% des cas. L’atteinte vaginale a été retrouvée dans 12% des cas et celle des paramètres dans 11,5% des cas. Le curage ganglionnaire a été positif dans 13% des cas. Le traitement a fait appel soit à une chirurgie première suivie de radiothérapie dans 30% des cas, soit à une radiothérapie première suivie de chirurgie dans la majorité des cas soit 70% des cas. La chirurgie a consisté en une adénocolpohystérectomie élargie dans tous les cas. Le curage ganglionnaire n’ a été réalisé que dans 83,5% des cas. La radiothérapie préopératoire a été administrée selon un des schémas suivants : radiothérapie externe 40 Gy + curiethérapie 20 Gy (39%) ou radiothérapie externe 20 Gy + curiethérapie 40 Gy (13,5%) ou curiethérapie utérovaginale seule 60 Gy (17,5%). Le complément de radiothérapie postopératoire a été instauré dans 11,5% des cas. 50 malades soit 16% ont bénéficié d’une chimiothérapie sous forme de monochimiothérapie à base de platine chez 26 patientes ou d’une association de 5-fluorouracile –cisplatine chez 24 patientes. Le suivi moyen des patientes a été de 33 mois. Les taux de survie globale et de survie sans maladie ont été respectivement de 90% et 80,5%. Le contrôle de la maladie a été obtenu dans 92% des cas. Au cours de leur suivi, 43 patientes ont développé une récidive locorégionale et 15 une métastase à distance. Les facteurs de mauvais pronostic qui ont été retenus par notre étude concernant la récidive étaient la taille tumorale (p=0.003) et l’extension au vagin (p=0.01). Quant aux facteurs pronostiques de la métastase, il s’agissait de l’âge (p=0.01), et le type histologique (p=0.02). L’analyse des taux de survie à 3 ans a permis de relever cinq facteurs de mauvais pronostic : la taille tumorale (93,5% pour les tumeurs ≤ 4 cm versus 85% pour celles > 4 cm; p=0.01), le type histologique (91,5% pour le carcinome épidermoïde versus 73% pour l’adénocarcinome; p=0.007), l’extension au vagin (68,5% lorsque le vagin est envahi versus 93% lorsqu’il est sain; p<0.001), l’extension aux paramètres (72% en cas d’envahissement des paramètres versus 92% dans le cas inverse; p<0.001) et enfin l’envahissement ganglionnaire à l’histologie (59% pour pN+ versus 92,5% pour pN-; p<0.001).