Mortalité liée à l'anesthésie Casablanca ( A propos de 152 582 anesthésie )

Abstract

L’étude la mortalité anesthésique est un important paramètre d’évaluation de la qualité de l’anesthésie pratiquée dans une structure. L’objectif de notre enquête était d’étudier la mortalité dans les 24 heures après une anesthésie ainsi que les séquelles graves survenues dans les suites d’une anesthésie. C’est une étude transversale étalée sur une année, du 1er Juillet 2003 au 30 Juin 2004, incluant 152 582 anesthésies effectuées aux différents sites anesthésiques de Casablanca. Nous avons recensé dans notre étude 15 décès liés à l’anesthésie, soit une incidence de 0.98/10 000 anesthésies, 20 arrêts cardiaques (1.31/10 000), et 5 séquelles graves (0.32/10 000). Les décès étaient totalement liés à l’anesthésie dans 53% des cas et partiellement liés dans 47% des cas. Ces taux ne peuvent être comparés aux séries étrangères, vu la différence des méthodologies adoptées pour chaque enquête, la disparité des populations étudiées, le type de l’anesthésie et de la chirurgie effectuée, ainsi que la durée de chaque étude. Dans notre étude ainsi que dans la majorité des études récentes, les causes majeures de mortalité anesthésique étaient d’origine cardiovasculaire (60% pour notre étude).

Les causes respiratoires représentaient 27% des décès liés à l’anesthésie. Les premières enquêtes internationales (depuis les années 1950 jusqu’aux années 1980) avaient bien mis en évidence la lourde responsabilité des accidents respiratoires, et d’importants efforts sur le monitorage peropératoire ont permis de réduire leur incidence et de ce fait réduire la mortalité liée à l’anesthésie. L’anesthésie est ainsi l’un des rares champs d’application de la médecine où des efforts de gestion du risque et des erreurs se sont accompagnés d’une efficacité sur la diminution de la mortalité.