Initiation au raisonnement clinique et l'apprentissage en milieu professionnel ( Elaboration d'une méthode basée sur la mise en situation )

Abstract

Une des taches principales de l’enseignant clinicien est d’aider les étudiants à faire le tri parmi les données du malade, et à poser un diagnostic exact, tout en ayant comme objectif ultime un traitement approprié, cependant, enseigner la résolution des problèmes dans l’action exige que les cliniciens acquièrent une compétence additionnelle à coté de leur expertise clinique. Interpellé par les besoins bien pertinents de notre établissement en matière d’enseignement du raisonnement clinique, nous avons entamé un travail prospectif de recherche pédagogique ayant comme objectifs : faire synthèse de l’état des lieux, l’organisation d‘une activité pédagogique « Mise en situation » comme méthode d’enseignement du raisonnement clinique pour les étudiants en 6ème année en stage dans un service de pédiatrie. Nous avons analysé les résultats de notre méthode à la lumière des bases psychologiques de l’apprentissage : elle répond à toutes les règles d’un préceptorat clinique avec l’introduction des disciplines les plus récentes de l’enseignement médical : « Apprentissage en milieu professionnel », le respect des principes de l’andragogie, l’initiation des étudiants à l’auto- formation et à l’auto- évaluation et au respect de l’éthique médicale. La discussion porte également (et largement) sur les techniques pédagogiques susceptibles d’accroître la probabilité que les étudiants développent les apprentissages nécessaires pour devenir de bons diagnosticiens, et sur les stratégies nécessaires pour évaluer de façon juste l’acquisition des compétences voulues. Les résultats de notre recherche bibliographique peuvent paraître d’accès difficile, et leur exploitation par les enseignants cliniciens peut sembler peu évidente. Heureusement, plusieurs études parues récemment dressent le bilan de ces travaux pour le praticien [13, 78, 81], cette synthèse conclut d’une part que la recherche d’un modèle explicatif unique du raisonnement clinique s’est avérée vaine et, aujourd’hui, le consensus de la communauté scientifique privilégie davantage la perspective de l’intégration et de la complémentarité de ces modèles [22], ce consensus est bien respecté par notre méthode ; et d’autre part au fait qu’on ne sait que peu de choses concernant les connaissances informelles ou tacites qui font pourtant partie de l’expertise professionnelle [88]. De même, les influences de l’affect, de la motivation et de la métacognition sur le RC sont autant des pistes qui méritent d’être explorées dans l’avenir.