Prise en charge des méningiomes de la base du crâne au Chu Mohamed VI

Abstract

Notre étude rétrospective porte sur 29 cas de méningiomes basilaires endocrâniens des étages antérieur, moyen et postérieur, colligés sur une durée de quatre ans du 1er janvier 2001 au 31 décembre 2004 au service de neurochirurgie du CHU Mohammed VI de Marrakech.  Les méningiomes de la base du crâne (étage antérieur, moyen et postérieur) représentent 26,36% de la totalité des méningiomes intracrâniens et 9,83% de la totalité des tumeurs intracérébrales.  La prédominance féminine est très nette avec un pourcentage de 89,65%, contre 10,34. % chez les hommes. La moyenne d’âge était de 48,17ans avec des extrêmes d’âge allant de 15 à 76 ans.  Au moment du diagnostic, 58,62% des patients étaient de 40 à 60 ans et les symptômes évoluaient entre 3 mois et 1 an dans 55,17%. La symptomatologie clinique était dominée par l’HIC dans 68,96% et les troubles visuels rencontrés dans 20,68%. L’examen TDM était pratiqué dans 100% des cas avec une positivité topographique dans 79,31%, et une durée moyenne d’évolution de 19,39 mois.  L’exérèse chirurgicale, seul traitement efficace de ces tumeurs apparemment bénignes, était complète dans 37,93% et partielle dans 44,82%. Néanmoins, des tumeurs à potentiel malin peuvent se rencontrer dans notre série, nous avons trouvé 1 cas de méningiomes agressifs grade III selon WHO soit 3,4% des cas et un cas des méningiomes atypique soit 3,4% des cas.  L’évolution post-opératoire reste greffée de plusieurs complications dominées par les complications infectieuses (1 cas d’empyème cérébral a été noté soit 3,4%des cas, et 1 cas de méningite soit 3,4%) avec un pourcentage de 6,8%, on a noté également 3 cas d’hématomes sous duraux postopératoires soit 10,34% et 7 cas d’oedèmes cérébrales soit 24,13%.  Le taux de mortalité post opératoire reste élevé, soit 17,24% intéressant surtout les méningiomes de l’étage moyen.  La guérison définitive est difficile à apprécier, nécessitant un contrôle TDM régulier chez tous les patients opérés. La reprise évolutive était évaluée à 17,24% chez des patients pouvant avoir soit une exérèse initiale incomplète ou même des cas d’exérèse totale. Il ressort de cette étude que cette localisation de méningiomes de la base du crâne occupe une grande place au sein des tumeurs cérébrales primitives et que les caractéristiques cliniques dégagées sont compatibles avec les données de la littérature. La TDM, l’IRM et l’angiographie cérébrale sont des examens importants pour améliorer la qualité du diagnostic. D’autres moyens thérapeutiques pourront être envisagés à l’avenir comme l’hormonothérapie et la RTH.