Sensibilisation cutanée au cyprès à Casablanca

Abstract

Le cyprès est un conifère à feuilles persistantes présent dans le bassin méditerranéen où il est responsable de pollinose. Afin de préciser la part de l’allergénicité du pollen de cyprès parmi les pneumallergènes présents sous nos climats et d’éclaircir le profil des patients sensibilisés au cyprès, nous avons mené une étude prospective sur une période de Novembre 2003 à Novembre 2004. Elle concerne 154 patients âgés de 30,12 ans en moyenne, avec une prédominance féminine dans 95 cas (61,7%). Tous ces patients ont bénéficié d’un interrogatoire minutieux, d’un examen clinique complet et d’un téléthorax. Des tests cutanés allergologiques pour les principaux pneumallergènes ont été pratiqués avec un témoin positif (Histamine), et un témoin négatif (Glycéro - salin). Les extraits utilisés sont ceux commercialisés par les laboratoires Stallergène. La sensibilisation cutanée au cyprès est retrouvée chez 32 patients (20,78%). Elle occupe la 5ème place après Acariens, Graminées, Mimosa et les Blattes. Cette sensibilisation est isolée dans un seul cas, et associée à une ou plusieurs sensibilisation aux autres pneumallergènes chez les 31 cas restants : DP (80,65%), DF (71%), les 5 Graminées (74,19%), Mimosa (58,06%), Blatte (48,39%) et Blomia Tropicalis (45,16%). Chez ces patients présentant une sensibilisation cutanée au cyprès, la rhinite est retrouvée dans 26 cas (81,25%), isolée dans 3 cas (9,37%), associée à un asthme seul dans 6 cas (18,75%), à un asthme + conjonctivite dans 8 cas (25%), associée à une conjonctivite + manifestations cutanées dans 3 cas (9,37%). L’asthme est retrouvé dans 22 cas (68,75%), isolé dans 5 cas (15,63%), associé à une conjonctivite dans 1 cas (3,13%). La rhinite est classée d’après le consensus ARIA en intermittente légère dans 6 cas (23,07%), intermittente modérée à sévère dans 9 cas (34,62%), persistante légère dans 1 cas (3,85%), persistante modérée à sévère dans 10 cas (38,46%). L’asthme est, selon la GINA, intermittent dans 7 cas (31,82%), persistant léger dans 5 cas (22,73%), persistant modéré dans 9 cas (40,9%) et persistant sévère dans 1 cas (4,55%). Ces résultats confirment la relative fréquence de la sensibilisation au cyprès à Casablanca et la fréquence de la rhinite et de l’asthme chez les patients sensibilisés. Le traitement est surtout symptomatique avec éviction de l’allergène. La désensibilisation spécifique pourrait être la perspective à l’avenir, si d’autres études confirment ses résultats.