La consommation des produits sanguins au bloc opératoire central C.H.U. Ibn Rochd

Abstract

La nécessité d’un usage rationné des produits sanguins en chirurgie se justifie par la triple exigence de réduire le risque de transmission de maladies infectieuses, de réduire le risque immunologique et de promouvoir l’économie de la transfusion sanguine. L’objectif de ce travail est d’évaluer la consommation des produits sanguins au bloc opératoire et leurs indications ; et de colliger les différents accidents per et post-transfusionnels. C’est une étude rétrospective réalisée sur 235 patients transfusés au bloc opératoire du CHU Ibn Rochd de Casablanca durant l'an 2000. Elle a porté sur des interventions réglées. L’âge moyen des patients était 49 ans. L’incidence de la transfusion était 7,5%. Parmi les 235 malades transfusés, 32 % était des patients de la traumato-orthopédie, 26,3 % de la chirurgie viscérale, 23,4 % de la neurochirurgie et 18,3 % d’urologie. L'incidence par rapport à la population totale était 9,8% en traumato-orthopédieé, 7,9 % en neurochirurgie, 7,7 % en urologie et 5,5 % en chirurgie viscérale. Les CG sont utilisés seuls dans 99,6% et associés au PFC et CP dans un cas, soit une incidence de 0,4%. Ils étaient isogroupe isorhésus dans 100%. La quantité moyenne transfusée était 2,6CG/malade. La transfusion a été indiquée sur un taux d'Hb < 8g/100 ml. Parmi les malades transfusés, 47% avaient un taux d'Hb ³ 10g/100ml, cela est expliqué par la persistance d'un saignement important et/ou d'instabilité hémodynamique. Deux accidents hémolytique aigus ont été notés, soit une incidence de 0,9% dont l’évolution était favorable. Cette étude révèle donc qu’une meilleure codification de la transfusion sanguine en milieu chirurgical selon les nouvelles stratégies transfusionnelles préconisées reste une exigence à atteindre. Néanmoins, des progrès doivent être faits en particulier pour promouvoir certaines techniques d’économie de sang adaptées à notre contexte en particulier la transfusion autologue programmée.