Douleur postopératoire en proctologie

Abstract

En chirurgie proctologique, la douleur postopératoire reste une réalité pour l’opéré malgré les récentes acquisitions physiopathologiques, pharmacologiques et technologiques. Notre étude a pour but d’évaluer l’incidence et la qualité de la prise en charge de la douleur postopératoire ainsi que les facteurs qui modulent cette douleur.100 patients ont été inclus dans notre étude, dont l’âge moyen est de 38 ans, et qui ont souffert de différent types de maladies proctologiques : hémorroïdes, fistules anales, condylomes anales et fissures anales. L’évaluation de douleur a été faite par l’échelle visuelle analogique (EVA) ainsi que par l’échelle numérique (EN), pendant les 48 premières heures post-opératoire au repos, à la toux et la mobilisation. Tous les patients ont bénéficié systématiquement d’un traitement antalgique (association dextropropoxyphène-paracétamol), la prescription a été faite par le gastro-entérologue. L’incidence de la douleur modérée à intense est de 47 % à la 6ème heure au repos, 55 % à la toux et 59 % à la mobilisation. L’intensité de la douleur est plus élevée à la 6ème heure, elle varie selon le type de pathologie : Les scores les plus élevée ont été enregistrés après traitement des hémorroïdes, suivie par la cure de fissure anale. Le sexe féminin est un facteur qui a augmenté l’intensité de la douleur. Les donnés de notre enquête montre une fréquence élevée de la douleur postopératoire en chirurgie proctologique due à une prise en charge insuffisante : les antalgiques ne sont pas codifiés à l’intensité de la douleur, les anesthésistes ne participent pas au traitement et les soins spécifiques à ce type de chirurgie ne sont pas utilisées. La satisfaction des malades ne peut évoluer que si l’équipe soignante fait face à ce constat et tente d’améliorer la situation par des protocoles appropriés.