Le traitement des tumeurs à cellules géantes ( A propos de 31 cas )

Abstract

Dans ce travail, nous rapportons 31 cas de tumeurs à cellules géantes colligés au service de chirurgie orthopédique et traumatologique (Pr Zryouil) du CHU Ibn Rochd de Casablanca, sur une période de 10 ans. L’âge des patients varie entre 14 et 79 ans, le sex-ratio est caractérisé par une nette prédominance féminine avec un pourcentage de 61,2%. La tumeur est localisée au niveau de genou dans 61,2%, l’extrémité inférieure du radius dans 19,3%, l’extrémité supérieure de l’humérus dans 9,67%, l’astragale dans 6,45% et enfin l’extrémité inférieure de l’humérus dans un seul cas. Nos patients sont classés, selon la classification de CAMPANACCI, stade I dans 19,35% ; stade II dans 35,40% et stade III dans 45,16%. Selon la classification de JAFFE et LICHENSTEIN, le grade histologique est de grade I dans 35,4% ; grade II dans 61,29% et grade III dans un seul cas. Parmi les 31 patients, seuls 29 ont été traités. • Au niveau du genou, nous avons pratiqué 11 curetages comblements par greffe corticospongieuse dont deux ont récidivé, 4 résections reconstruction dont une a récidivé et trois amputations. • Au niveau de l’extrémité inférieure du radius, nous avons pratiqué 1 curetage comblement par corticospongieuse et 5 résections arthrodèses avec autogreffe dont 4 fibulaires conventionnelles et une fibulaire vascularisée ; deux cas de fractures postopératoires ont été observées après résection reconstruction par greffon fibulaire conventionnel, un cas de pseudarthrose a été noté avec le même procédé thérapeutique ; tandis qu’aucune complication n’a été observée après utilisation du greffon fibulaire vascularisé. • Au niveau de l’extrémité supérieure de l’humérus, nous avons pratiqué une résection reconstruction de la tête humérale par ostéosynthèse. • Les deux patients qui présentent des tumeurs à cellules géantes localisées au niveau de l’astragale ont bénéficié d’un curetage comblement par greffe corticospongieuse. Après un recul variant de 48 à 72 mois, l’évolution a été marquée par la survenue de récidive chez les 2 patients dont un a eu une double récidive. L’évolution des tumeurs à cellules géantes après chirurgie est donc dominée par la récidive, celle-ci se voit plus fréquemment après curetage comblement, en relation probablement avec une exérèse incomplète de la tumeur. Ce risque est réellement moindre avec les résections en bloc à distance de la tumeur, méthode toutefois limitée par les difficultés et les complications de la reconstruction.