Traitement des métastases cérébrales ( A propos de 77 cas)

Abstract

La fréquence des métastases cérébrales semble en progression régulière depuis 20 ans. Elles représentent 20 à 40% des tumeurs cérébrales de l'adulte. Les cancers du poumon et du sein sont les plus grands pourvoyeurs de métastases cérébrales. Bien que leur survenue constitue un facteur péjoratif et représente un véritable tournant évolutif de la maladie cancéreuse, elles sont parfois accessibles à un traitement spécifique voire curateur. Sur le plan thérapeutique, l'intérêt du traitement chirurgical des métastases cérébrales a été démontré au début des années 90, grâce à des études prospectives randomisées qui ont confirmé la supériorité du protocole chirurgie + radiothérapie postopératoire avec une augmentation significative de la médiane de survie et surtout une amélioration de la qualité et de la durée d'autonomie. Ainsi, la fréquence du traitement neurochirurgical est passée de 3,5% à 12% en quelques années. Néanmoins, les meilleures indications de la chirurgie restent les métastases cérébrales uniques et accessibles d'un cancer primitif en rémission complète ou contrôlée. La radiothérapie encéphalique demeure une option thérapeutique classique, notamment en cas de métastases cérébrales multiples. La dose, le fractionnement et l'étalement sont définis selon des protocoles d'irradiation différents qui sont pratiquement équivalents. La radiochirurgie a un intérêt grandissant du fait de son coût compétitif, par rapport à la chirurgie, permettant d'irradier en condition stéréotaxique localement et très précisément le volume de la tumeur, en respectant le reste de l'encéphale. La chimiothérapie n'avait jusqu'alors qu'un rôle mineur dans l'arsenal thérapeutique des métastases cérébrales, du fait de la présence de la barrière hémato-encéphalique, mais elle pourrait prendre une place plus importante, notamment pour les métastases cérébrales du cancer du sein et du cancer du poumon. Une meilleure connaissance des interactions complexes entre le tissu hôte et les cellules de la tumeur primitive peut permettre une meilleure évaluation du risque métastatique et faire espérer l'essor de nouveaux protocoles thérapeutiques (chimiothérapie in situ, thérapie génique) pour atteindre la lésion cérébrale.