L'endocardite infectueuse sur cardiopathie congénitale ( A propos de 14 cas )

Abstract

Quatorze observations d’endocardites infectieuses sur cardiopathies congénitales ont été colligées, soit une fréquence de 2,56%, dans le service de Cardiologie au centre hospitalier Ibn Rochd de Casablanca à travers une étude rétrospective de six ans (1995-2000). L’âge moyen de nos malades est de 15 ans 7 mois, avec des extrêmes de 1 et 40 ans ; la répartition selon le sexe montre une nette prédominance féminine. L’endocardite s’est greffée sur une communication interventriculaire dans 7 cas (50%), sur une persistance du canal artériel dans 3 cas (21,43%), sur des cardiopathies cyanogènes dans 3 cas (21,43%) et sur une CIA dans 1 cas (7,14%). Deux patients (14,28%) avaient eu une chirurgie antérieure de la cardiopathie congénitale. La porte d’entrée est retrouvée dans 35,71% des cas avec une prédominance des foyers ORL (60%). Les bacilles Gram négatif sont le plus souvent en cause (42,86%), les hémocultures sont restées négatives dans 22,22% des cas. L’échocardiographie transthoracique a permis la visualisation des lésions oslériennes dans 13 cas, soit 92,86%. L’échocardiographie transoesophagienne a montré des végétations dans 3 cas, soit dans tous les cas où l’examen était pratiqué aidant ainsi au diagnostic surtout dans le cas où l’échocardiographie transthoracique était négative. Les complications sont dominées par l’insuffisance cardiaque (35,71%). Le décès est survenu dans 2 cas, soit 14,28% des cas. Le traitement médical seul a permis la guérison dans 85,71% des cas. L’antibiothérapie a dû être complétée par un geste chirurgical à distance dans 28,57% des cas parmi lesquels il n’a été noté aucun décès. Ces résultats font apparaître que l’endocardite infectieuse sur cardiopathie congénitale demeure une affection relativement fréquente et grave, et souligne l’importance fondamentale du traitement prophylactique comprenant l’antibioprophylaxie et la prévention des bactériémies physiologiques.