Evaluation de l'anesthésie locorégionale périphérique dans le traitement de la douleur post-traumatique aux urgences

Abstract

Introduction : Malgré qu’elle constitue une technique antalgique simple, rapide, efficace en absence de tout retentissement systémique, l’anesthésie locorégionale ( l’ALR ) reste encore sous utilisée en particulier aux services des urgences. Le but de notre travail est d’étudier sa place et son apport aux urgences.

Malades et méthodes : Nous avons réalisé une étude prospective ouverte s’étalant sur 3 mois incluant 103 patients qui sont présentés aux urgences pour une douleur traumatique importante (EVA>4) intéressant les membres. Ont été exclu de l’étude tout patient ayant refusé la technique ou présentant une détresse vitale ou une contre indication à l’ALR.Tous nos patients ont bénéficié d’un bloc plexique ou d’un bloc tronculaire du membre supérieur ou inférieur. L’efficacité de ces blocs a été appréciée grâce aux échelles de la douleur (EVA, EVS, EN) avant et après l’ALR, et par une note sur 10 donné par l’opérateur. L’analyse statistique a utilisé le logiciel Epi-info avec calcul des tests de Student et de Khi2.

Résultats: on été réalisés 103 blocs, 63 au niveau du membre supérieur (7 plexiques et 56 tronculaire) et 40 au niveau du membre inférieur (tous tronculaire) :

Creux axillaire Coude Poignet Région inguinale Genou Pied Nombre(blocs) 7 18 38 27 4 9 Pourcentage() 6,79 17,47 36,89 26,21 3,88 8,73

Le taux de réussite était de 94,17 % avec un confort moyen de l’opérateur à 9,41 sur 10. Les causes d’échec étaient surtout une mauvaise indication (2 blocs cruraux pour des fractures de jambe) et l’agitation du patient (1 bloc au niveau du poignet ).La lidocaine du fait de sa faible toxicité était la molécule le plus souvent utilisé (98,05%) De même et vus ses avantages tous les blocs ont été réalisés avec un neurostimulateur sauf le bloc du nerf radial au niveau du poignet et les blocs au niveau de la cheville. Aucune complication n’a été notée durant l’étude ceci est dû probablement à la rareté de ces complications et au faible nombre de malades recrutés.

Commentaires : Vu le rapport bénéfice/risque élevé et afin d’en faire bénéficier le plus grand nombre de patients, il est important d’enseigner certaines techniques d’ALR aux médecins non anesthésistes réanimateurs. notamment les urgentistes. Il s’agit surtout du bloc crural, des blocs au dessous du coude et au dessous du genou. Enfin, le contexte de l’urgence impose le respect d’un certains nombres de règles pour la bonne pratique de l’ALR.