Place de la méatotomie moyenne dans la chirurgie des sinus de la face

Abstract

La méatotomie moyenne s'est imposée comme traitement des sinusites maxillaires chroniques, grâce aux récentes données physiopathologiques et au développement de l'endoscopie nasosinusienne. Nous avons analysé une série de 30 patients, chiffre qui parait mineur pour extrapoler les résultats, néanmoins, nous avons tenté d'établir une corrélation entre les résultats opératoires à moyen terme et les données initiales cliniques, endoscopiques et scanographiques, en vue d'affiner les critères de sélection des candidats à cette chirurgie. La symptomatologie était initialement dominée par l'obstruction nasale, la rhinorrhée notamment antérieure et les céphalées. Les symptômes nettement améliorés étaient la rhinorrhée antérieure (67%), l'obstruction nasale (58%) et les céphalées (50%) ; tandis que la rhinorrhée postérieure et l'olfaction restent l'échec de la chirurgie (moins de 50% des patients améliorés). Nos résultats étant concordants avec la littérature. La constatation du nombre important de sinusites maxillaires bilatérales (43,6%) semble en corrélation avec la part élevée de la pathologie du terrain de notre échantillon (36,7%). Donnée appuyée par l'atteinte radiologique de l'ethmoïde ,fréquente dans 62% des cas. Les résultats post-opératoires chez les patients contrôlés dont 58% d'allergiques, objectivent l'influence défavorable de la pathologie du terrain sur les résultats de la méatotomie moyenne, aussi bien à l'échelle symptomatique où le taux d'insatisfaction global était de 45,6%, qu'anatomique avec prédominance de l'inflammation de la muqueuse et de l'hypertrophie turbinale, contrastant avec 40% de méatotomies moyennes larges seulement, et témoignant d'une "maladie muqueuse" évoluant à son propre compte. Nous pensons que la méatotomie moyenne à visée fonctionnelle doit être réservée aux sinusites maxillaires unilatérales, sans extension aux autres sinus. En cas de pathologie du terrain, une bonne thérapeutique médicale s'impose avant de recourir à la chirurgie qui ne doit pas être minimaliste mais englober l'ethmoïde (technique de Messerklinger). La correction des anomalies septoturbinales marquées s'impose dans tous les cas pour faciliter l'accès au méat moyen. L'évolution post-opératoire, avec un recul de 21 mois, a été marquée par des incidents précoces et éphémères, à type d'ecchymose orbitaire ou d'épistaxis minime. Aucune complication majeure n'a été observée. En conclusion, la méatotomie moyenne est une technique simple et sans risque majeur à condition de maîtriser l'anatomie endoscopique et de bien analyser le scanner des sinus. Le résultat opératoire dépend de l'indication, des gestes associés et du bon entretien du terrain.