Le mésozoïque des bassins d’Essaouira-Abda et Doukkala ( Marge atlantique marocaine ) : Stratigraphie, palynologie, géochimie et évolution géodynamique

Abstract

Le mésozoïque des bassins d’Essaouira-Abda et Doukkala, peu connu à l’affleurement et recoupé par plusieurs sondages, est organisé en vingt-six unités formationnelles, dont l’âge s’échelonne du Sinémurien au Crétacé supérieur. Ces formations, qui montrent des variations d’épaisseurs et des changements de faciès dans le temps et dans l’espace, ont livré un matériel palynologique à spores, pollens et kystes de dinoflagellés ayant servi de base pour réviser la stratigraphie des dépôts traversés. Bien que les faciès du Mésozoïques sont très variés, quatre lithologies majeures peuvent être distinguées : les détritiques (Toarcien, Aaléno-Bajocien, Berriasien ? –Hauterivien, Hauterivien terminal-Barrémien supérieur et Albien supérieur-Cénomanien inférieur), les argiles à matière organique (Bajocien supérieur-Oxfordien), les évaporites (Sinémurien, Kimméridgien supérieur et Portlandien) et les carbonates (Pliensbachien sup.-Toarcien, Toarcien, Aaléno-Bajocien, Bajocien, Bajocien supérieur-Oxfordien, Kimméridgien supérieur, Berriasien, Berriasien-Valanginien, Berriasien ?- Hauterivien, Hauterivien, Bédoulien inférieur-Clansayésien inférieur et Crétacé supérieur). Ces lithologies variées sont l’œuvre conjointe de l’eustatisme, du climat et du cadre morpho-structural. Elles ont enregistrée des discontinuités sédimentaires, d’importance locale ou régionale, qui sont subordonnées à des lacunes simples ou composites en fonction du cadre structural considéré. L’approche géochimique de ces dépôts a mis en évidence : les activités spécifiques des radionucléides (40K, 232Th et 238 U) et les teneurs en éléments stables sont indépendantes de la profondeur, les radionucléides sont concentrés dans les argilites, les interfaces poreuses sont les lieux préférentiels d’altération, l’Uranium est fixé par la matière organique. A l’issue de cette analyse, on peut conclure que la corrélation entre la géochimie de l’Uranium et la matière organique constitue un axe de recherche prometteur dans l’investigation des gisements d’hydrocarbures. De plus, les dépôts mésozoïques, que caractérisent plusieurs types de palynofaciès, renferment une matière organique dont la maturation thermale évolue d’immature à plus que mature. Les bassins d’Essaouira-Abda et Doukkala, individualisés dès le Liais, ont suivie au cours du Mésozoïques, des évolutions différentielles. Les linéaments bordiers, les failles qui compartimentent les aires de dépôt et les diapirs ont contrôlé, en partie, la nature et la répartition des cortèges sédimentaires. En effet, la dynamique de ces bassins s’est déroulée en six étapes majeures (Lias, Aaléno-Bajocien, Bajocien supérieur) qui peuvent être regroupée en quatre phases de subsidence (Lias, Aaléno-Oxfordien, Kimméridgien-Aptien et Albien supérieur-Crétacé supérieur). Les bassins d’Essaouira-Abda et Doukkala, éléments de la marge atlantique marocaine, forment un couloir orienté NS à NNE-SSW. Leur évolution, complexe est polyphasée est guidée par un cadre morpho-structural mobile, propice à une halocinèse active en particulier dans le bassin d’Essaouira. L’organisation et l’évolution de cette portion de la marge passive sont les échos d’un épisode de rifting en relation avec la cinématique de l’Atlantique central.