Etude archéozoologique de trois sites holocènes du sud du Massif Central

Abstract

Notre étude a porté sur les faunes de trois gisements holocènes du sud du Massif Central : Roucadour (Lot), les Rivaux et Cormail (Haute-Loire). Le glissement de Roucadour comprend des niveaux qui datent du Néolithique ancien à l’âge de Bronze. Les restes fauniques des deux gisements de la Haute-Loire ici étudiés proviennent de niveaux chasséens. La première partie est consacrée aux généralités et à la méthodologie la deuxième à l’étude paléontologique, fondée essentiellement sur l’ostéométrie. La troisième traite de l’association faunique des gisements et des problèmes taphonomiques. L’étude paléontologique sensu stricto montre que pour toutes les espèces les individus se situent dans l’intervalle de variation normal, avec cependant la mise en évidence de la présence d’individus de grande taille pour l’Auroch et le Chevreuil, et de petite taille pour le Bœuf domestique et les caprinés. A Cormail certains documents permettent de penser que le Chien était enterré par l’Homme. La présence du cheval dans les niveaux néolithiques de Roucadour justifie une remise en question de l’idée selon laquelle cette espèce aurait disparu du sud de l’Europe à la fin des temps glaciaires pour ne réapparaître qu’à l’âge de Bronze. On note aussi la présence d’une première phalange de Mégacéros dans le niveau supérieur du gisement de Roucadour, forme jusqu’ici inconnue dans le postglaciaire en France. D’importantes différences sont mises en évidence entre le gisement de Roucadour où les formes sauvages sont bien représentées et les deux gisements de Haute-Loire qui montrent une très nette prédominance des animaux domestiques. Ces différences semblent appuyer l’hypothèse de l’importance des innovations locales dans le phénomène de néolithisation. Entre les Rivaux et Cormail, deux différences sont à signaler ; la liste faunique est plus diversifiée aux Rivaux avec la présence de Carnivores sauvages, totalement absents à Cormail, le porc est mieux représenté que le boeuf aux Rivaux alors qu’on observe l’inverse à Cormail.