Stimulation du cycle des inositolphospholipides, pendant l'agrégation, chez un procaryote, stigmatella aurantiaca DW4 : - Rôle éventuel d'une protéine-G dans l'activation d'une phospholopase-C, PI spécifique et C²+ -dépendante

Abstract

Stigmatella aurantiaca DW4, une bactérie à gram-négatif, possède un potentiel morphogénétique unique les procaryotes : dans un milieu liquide carencé contenant du Ca²⁺, S. aurantiaca DW4 forme des agrégats en quelques minutes. Sur un milieu solide carencé, ces agrégats se différencient et forment des corps fructifiants qui contiennent des myxosporanges. Cette morphogénèse coopérative, suggère une transmission de signaux entre les cellules. Chez les cellules eucaryotes le rôle fondamental des inositolphosphates, comme messagers secondaires impliqués dans le mécanisme de transduction du signal, est aujourd’hui bien établi. Par contre un tel système n’a jamais été montré chez un procaryote. En 1983, il a été montré dans notre Laboratoire que les phospholipides de S. aurantiaca DW4 contenaient de l’inositol. Dans le présent travail, après avoir séparé et identifié différents constituants du cycle des PI (PI, PIP, IP₁ et IP₂) et deux autres inositolphospholipides que nous avons appelé PI A et PI B chez S. aurantiaca DW4, nous avons montré que parallèlement à l’agrégation il y a stimulation du cycle des PI. Cette stimulation est Ca²⁺-dépendante et liée à l’agrégation. Nous avons ensuite montré que l’augmentation de la production d’inositolphosphates pendant l’agrégation, chez S. aurantiaca DW4, est due à l’activation d’une phospholipase-CPI-spécifique et Ca²⁺-dépendante, et que le GTP et le fluorure activent la dégradation des inositolphospholipides. Ces résultats, ainsi que la mise en évidence dans notre Laboratoire d’une protéine liant le GTP, renforcent l’idée qu’une protéine-G serait impliquée dans le mécanisme d’activation de la phospholipase-C, chez ce procaryote. Ces résultats, analogues à ce qui a été trouvé chez les eucaryotes, sont très importants du point de vue de l’évolution, mais surtout montrent que S. aurantiaca DW4, une cellule procaryote, constitue à l’évidence un matériel de choix pour l’étude des mécanismes impliqués dans l’activation des gènes pendant l’agrégation et la différenciation cellulaires.