QUALITE DE VIE ET MALADIES RESPIRATOIRES PROFESSIONNELLES DES ANCIENS MINEURS DE JERADA.

Abstract

L'objectif était d'apprécier la qualité de vie des anciens mineurs et de déterminer les facteurs pouvant l'impacter (caractéristiques sociodémographiques et professionnelles, habitudes toxiques, comorbidités, complications et degré de déficience respiratoire). Méthode : cette étude épidémiologique transversale s'est déroulée au centre de pneumologie de Jerada en 2019 et a intéressé 104 personnes qui se sont présentées à la consultation. Le support était un dossier médical (examen clinique, spirométries et radiographies thoraciques) et un questionnaire respiratoire auquel a été adjoint celui de Saint-Georges. Résultats : l'âge moyen était de 66,3 {D8}+ 5,4 ans. La totalité était des mineurs de fond. La durée d'exposition moyenne était de 18,8 {D8}+ 6,2 ans. Les anciens fumeurs représentaient 29,8% et les fumeurs actuels 13,5%. Les symptômes fonctionnels respiratoires : dyspnée d'effort (97,2%), toux (73,1%), expectorations (59,6%) et sifflements thoraciques (25%). Les affections respiratoires associées : asthme (29,8%), bronchite chronique (18,3%), rhinite (13,5%) et tuberculose (5,8%). Les trois quarts des mineurs avaient au moins une comorbidité. Les plus fréquentes étaient cardiovasculaires (43,3%), métaboliques (27,9%) et musculosquelettiques (25%). Les troubles ventilatoires étaient légers chez 27,9%, modérés chez 57,7% et sévères chez 14,4%. Les lésions radiologiques dépassaient quatre zones du parenchyme pulmonaire chez 81,8%. Les scores moyens "symptômes", "activités", "impacts" et "total" étaient respectivement de 49,1 {D8}+ 14%, 77,8 {D8}+ 12%, 66,5 {D8}+ 16% et 67 {D8}+ 16%. L'âge, la durée d'exposition et les comorbidités altéraient la qualité de vie. Les scores moyens étaient plus élevés chez ceux ayant un trouble ventilatoire modéré à sévère et chez ceux ayant une déficience importante ou sévère. Conclusion. Nos mineurs avaient une qualité de vie altérée. Son amélioration nécessite une prise en charge globale avec la gestion des complications et des comorbidités et une meilleure prise en compte du ressenti des patients.